vendredi 23 octobre 2020

Nouvelle vague (Coronapente glissante 17)

 


Les indicateurs sont au rouge ; les chiffres sont alarmants ; la région ou le département virent à l'écarlate ; c'est l'époque du couvre-feu et l'attente des annonces gouvernementales. En plus, il ne fait pas beau et il semblerait que le virus aime ça, les temps humides.

C'est encore et toujours l'époque des médias simplificateurs, des opinions à l'emporte pièce, des avis tranchés. Ce serait aussi une bonne époque pour le politique, pour nos gouvernants, notre gouvernement, notre président : les voici bien en place, droit dans leurs bottes et le verbe sûr. Ils craignent enfin les petites gouttelettes brumisées à la face de chacun et redoutent le futur confiné, ils réagissent à la menace, ils nous protègent avec autorité et nous frissonnons devant les graphiques alarmants.

Des voix discordantes se font entendre elles aussi. Celles des esprits chagrins qui se demandent si on a bien préparé la sortie du confinement, si on a bien anticipé la deuxième vague.Et puis celles de scientifiques en désaccord avec la gestion, les chiffres, l'atonie économique... Enfin les voix des opposants au port des masques comme il y a ceux qui refusent les vaccins ou l’allopathie. Ces registres de pensées divers ont l'immense avantage de se neutraliser mutuellement, les uns discréditant les autres.

Alors, la nouvelle vague, elle est là ? Elle sera là ? Peut-on la qualifier de vague ? N'est-ce pas autre chose comme une marée qui monte, comme une situation qui s'installe ? Et qui ou que dois-je craindre ? Pour moi, pour mes proches, pour les vieux, contre certains âges de la vie ? On est prompts à diviser : les vieux qu'on préserve sans souci de l'économie, les fragiles qu'on protège sans anticiper les ravages sociaux, les jeunes qui sont toujours trop insouciants et fêtards, les banlieues qui ne respectent jamais rien et les ruraux en sursis...

A 21 heures, promis, je serai tapi chez moi...