lundi 8 février 2021

Trouver Martigues

Sortir du port où nous bricolons le bateau depuis deux semaines et prendre, à pied, la direction de la ville, c'est découvrir un autre monde, loin des coques agglutinées qui parlent à peu près toutes de leur attrait pour la mer, loin de celles qui comatent oubliées de leurs propriétaires.


Le portail à peine franchi, nous sommes dans une zone industrielle dont les boutiques s'habillent de hangars. C'est ici qu'il faut venir pour réparer sa voiture, laver la citerne de son camion, vidanger une cuve, mais aussi acheter des pièces pour les voitures ou les bateaux, louer un véhicule, trouver de quoi manger. Parce qu'on vit ici, au moins pendant la journée de travail et il s'agit au moins de pouvoir faire quelques courses à la supérette voisine. A moins qu'on préfère un peu de musculation dans une salle neuve ou une coiffure dans un salon piteux aux affiches collées de travers sur la vitrine.


La zone industrielle longe le canal auquel on ne peut pas accéder. En tant que promeneur, on ne le rejoint que vers les grands parkings à voitures séparés par des terre pleins fréquentés par les joueurs de pétanque. C'est la région ; il y a foule aujourd'hui. Quatre originaux sont assis à l'écart et jouent au cartes sur une table pliante avec force grimaces et beaucoup de calme et de concentration.


Il faut marcher encore un peu, patienter devant le pont ouvrant, empuanti par les moteurs des voitures immobilisées. En attendant le passage du cargo sur le canal, personne ne semble penser à couper le contact. La circulation est intense. Il faut passer par les ruelles de la vieille ville pour profiter du calme de l'île, ses jolies places et son port de barcasses colorées. Les restaurants sont fermés ou proposent seulement des plats à emporter et les piétons ne sont pas nombreux. Martigues qui vit dehors en marseillais ou en arabe, Martigues qui résonne d'une jeunesse un peu provoc, Martigues s'est rangée derrière ses masques, elle rentre à la maison pour 18 heures et le couvre-feu


Voilà qu'il se met à pleuvoir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire