jeudi 8 septembre 2022

Du Jura aux Bauges

 Le Jura du Sud



Du karst : du calcaire bien dur, presque blanc qui aurait pu faire un beau plateau. Mais des trous, des failles, des grottes, de l'eau qui court, l'érosion, effondrements, falaises et maintenant nous, là, perchés par exemple sur un belvédère en bord de falaise, admiratifs.

Le paysage montre qu'on y exploite du bois, du lait, de l'eau, du tourisme et de l'industrie. Le bois assombrit d'immenses surfaces parcourues de chemins de rocaille claire avant de finir en constructions, planches, bardeaux ou bois de chauffage. 

 L'eau manque cette année et les cascades sont bien sèches mais il y a des restes : les creux des vallons qui conservent les mousses. Les lacs produisent toujours de l'électricité et du tourisme.


Des traces de  l'industrie un peu partout, depuis les grandes usines bien en évidence dans les vallées, jusqu'aux ateliers dans les fermes à peu près disparus. De vieux bâtiments se ruinent doucement dans l'ombre, d'autres vivent encore, souvent plus proches des villes : plastiques, tailles de diamants et lapidaires, horlogerie et tout ce qu'on n'a pas remarqué dans nos balades à peu près solitaires dans les sentiers, sur les petites routes sinueuses et pentues ou les axes surchargés.


Les lapidaires ont leur petit musée vers Septmoncel. Nous y circulons entre ces établis ou ils passaient des heures près des fenêtres dans les fermes en altitude. Quelques usines ont survécu en misant sur le savoir faire.


Montréal les Cluzes, où nous passons après avoir lu le livre de Florence Aubenas "L'inconnu de la Poste", est bien plus grande que je l'imaginais, le lac est plus urbanisé, mieux entretenu, Nantua vit toujours.

Les Bauges


Nous avions le projet d'aller dans les Bauges ; un passage à Aix les Bains et puis nous montons sur le Revard même si on est samedi et qu'il y a du monde partout, des randonneurs sur le massif, des visiteurs au belvédère et la foule vers ces stations de sports d'hiver si déprimantes hors saison. Alors nous cherchons un peu plus loin, passons même par Saint François de Sales, si, si. 


La montagne s'est adoucie en croupes herbeuses cernées par les forêts. Les hautes montagnes sont à l'horizon sur à peu près 360 degrés, l'habitat se laisse absorber par les résidences secondaires.

Les Bauges, ce sont aussi les paysages, les grottes, les cascades, les randonnées...









vendredi 2 septembre 2022

La vieille et ses poires


Mais quelle idée d'avoir ce poirier en pleine ville ! Des poires par dizaines, et des gens qui passent. Les poires ne sont pas mûres mais, accessibles, elles sont bien tentantes. 

Et la vieille n'y goûte pas. Elle bouge difficilement, le temps qu'elle arrive et la poire est partie. De toutes manières, elle ne parle pas très fort et entend mal. Il reste celles qui sont plus hautes, moins faciles à cueillir. La vieille ne peut pas trop lever les bras.

Nous sommes en admiration devant le poirier, immobiles. On parle un peu. Au bout d'un moment, nous voilà munis d'un panier et même d'un balai pour tenter d'atteindre les plus hautes branches.

Le mari est décédé. Le fils a eu un accident. La solitude réside au rez de chaussée devant un poirier indifférent. 

jeudi 1 septembre 2022

Baume les Messieurs


Qui étaient les messieurs ? Les moines de l'abbaye ? J'ai oublié de poser la question à quelqu'un qui pourrait avoir une réponse. Il est vrai qu'on rencontre davantage de touristes que d'autochtones dans la vallée. Le camping est plein, les terrasses sont occupées, on parle allemand, anglais dans la rue. 

C'est un petit bourg centré autour de l'abbaye, sans trop de boutiques de souvenirs. On imagine que la saison doit être terrible, et l'automne pourrait être plutôt morne.

Les touristes partis, les randonneurs se concentrent peut-être sur les weekends. Encore faut-il différencier touristes et randonneurs. Tout à l'heure, nous nous sommes séparés (très provisoirement) avec Nadine. Nous marchions sur les plateaux (grandes forêts, chemins larges et plats, un petit bourg pour accompagner un belvédère qui serait bien seul sans un hôtel). Elle a choisi de revenir par le même chemin quand j'ai plongé dans les escaliers, les échelles qui relient les hauteurs à la vallée en rusant avec les falaises.  En haut, elle a croisé des randonneurs, sac à dos, chaussures, allure dynamique. En bas, j'étais dans le monde des touristes, balade bon enfant, chaussures et bâtons avec pas trop d'ambition et de souffle, balade du chien, élégance de certains couples, maladresse dans les descentes...

En bas, les cascades se sont taries. Le lac de la grotte lui même est à sec. Les animaux feront sans jusqu'aux pluies, ces crevettes aveugles que nous ne verrons pas au cours de notre visite. Les salles très hautes, les tracs de la pression de l'eau qui tournoyait contre les parois, les concrétions, tout ça est désormais accessible avec un guide en cheminant sur du béton ert quelques escaliers en fer. J'imagine qu'on n'aménagerait plus ainsi de nos jours, on ferait peut-être plus discret. En hiver, les chauve-souris sont tranquilles, c'est fermé aux visites et partiellement noyé.














La sortie...