samedi 9 août 2025

Shikoku

Nous avons quitté Kobé et changé d'Ile. Le grand pont de Akashi nous a déposés sur l'île Iwaji. 
Ce pont suspendu, il était en construction il y a... longtemps. Je me souviens des deux extrémités du tablier qui se jetaient l'une vers l'autre au dessus du détroit. C'était impressionnant, immense et vertigineux.
Les comparaisons avec d'autres ponts suspendus dans le monde sont édifiantes, c'était le plus grand, le plus long, celui de tous les superlatifs qui doit résister aux typhons, aux tremblements de terre, à la mer et au temps. 

Se souvenir que le tremblement de terre de Kobé venait à peu près d'ici. Voici un extrait de Wikipédia : Le détroit d'Akashi est une voie maritime internationale, empruntée par plus de 1 400 navires par jour ; la largeur minimale de cette voie doit être de 1 500 mètres. Le pont a ainsi une portée centrale de 1 991 mètres et deux portées latérales de 960 mètres, pour une longueur totale de 3 911 mètres. La travée centrale devait initialement mesurer 1 990 mètres ; elle fut étirée d'un mètre à la suite du tremblement de terre de Kōbe, le 17 janvier 1995, dont l'épicentre était situé entre les deux piliers du pont. A son ouverture en 1998 , il était le plus long pont suspendu du monde jusqu’en 2022 avec l’ouverture du Pont du détroit des Dardanelles en Turquie.

Pour atteindre l'île de Shikoku, il a fallu réaliser deux ponts en passant pas l'île d'Iwaji. Le deuxième, le plus au sud, surplombe les tourbillons de Naruto formés par les courants de marée sur le relief du détroit. La mer s'agite avec le flot, les touristes viennent au plus près en bateau ou surplombent le spectacle depuis un observatoire, les cargos passent indifférents, nous arrivons un peu trop tard et manquons les grands tourbillons espérés.
Hiroshige montrant le tourbillon

Et pour les lecteurs de mangas, oui, c'est bien ici l'origine du nom de Naruto.

Bon, allez, on continue sur Shikoku.

jeudi 7 août 2025

Itamae



On entre. Nos places sont réservées le long du comptoir d'où on pourra admirer le travail du cuisinier. Trois personnes complètent les places de bar.

Deux tables sur un tatami à droite, vides pour le moment. Ici, la clientèle est composée d'habitués. Yasuyuki vient régulièrement ici depuis une trentaine d'années.


Une sushiya, ce n'est pas seulement un restaurant à sushi, c'est une endroit intemporel et convivial où le patron partage volontiers avec des clients qui se sentent ici un peu comme des invités.



 Il va nous expliquer ce qu'il cuisine, et comment, et nous montrer, et nous servir. Le repas est programmé et… nous n'aurons que deux sushis tout à la fin, dont un chaud.


Le poulpe n'était pas vraiment d'accord quand on lui a tranché trois tentacules - à vif ! Quelques minutes après, le voici sous trois formes bien distinctes. Je l'ai mangé ce poulpe qui me paraissait pourtant bien sympathique, vivant. Mais c'est un coup à me rendre végétarien.



Alors, Itamae c'est la dénomination d'un chef cuisinier renommé spécialiste des sushiyas. Et là, on était au top - et lui aux petits soins.







Circulation

Les grandes artères sont assez faciles avec un marquage au sol et une signalétique bien organisée. On s'habitue très vite à la disposition des deux tricolores en arrière du carrefour et en hauteur, on peut souvent hésiter quant à la file à adopter sans déclencher de réaction de la part des autres véhicules qui roulent de ma ière fluide dans un respect assez souple des règles. On les retrouve couramment garés sur la file de gauche et il faut bien anticiper pour changer de voie.
 
Ah oui, j'oubliais de préciser qu'on roule à gauche. Le volant est à droite et la carrosserie à gauche prend ses aises tant que le gabarit de la voiture n'est pas intégré. La boîte automatique et le radar de positionnement sont bien pratiques.

Mais ici on prend son temps pour se garer, et personne ne s'en offusque.

D'ailleurs, les artères devenant immanquablement des rues de plus en plus étroites, il faut bien reconnaître que les petites voitures locales prennent tout leur intérêt. Alors on fait encore plus attention et le passager reste actif.

D'autant que l'étroitesse des rues se complique avec les obstacles qui empiètent sur la chaussée : poteaux électriques, vélos mal garés, poubelles parfois.

Et puis il y a les vélos. Ceux-là roulent dans contraintes et surprennent les piétons et les conducteurs. Il faut les comprendre : ils ne vont pas mettre le pied à terre à chaude fois. Non, alors il vaut mieux ne pas faire un pas de côté sur le trottoir et laisser passer sur la route, et dans les ruelles eh bien c'est pareil, ils sont là, nombreux et ils roulent et on s'adapte.
On s'adapte également quand notre ruelle, désormais exiguë est déjà occupée par un véhicule qui vient déposer quelque chose, attendre quelqu'un. On va demander le passage, l'autre manœuvre volontiers et et les suivants attendent sans moufter.

Puis on peut s'insérer dans la dernière ruelle en marche arrière parce qu'il n'y a pas la place nécessaire pour faire demi tour. Mais ce n'est pas une impasse : la rue continue, trop étroite pour une voiture mais adaptée pour un vélo.

La circulation se déroule sans agressivité, le klaxon est silencieux, et c'est peut-être ça qui rend la conduite plutôt agréable en dehors des petites rues.
Sur les autoroutes par exemple, on retrouve cette absence d'agressivité. Si les conducteurs prennent quelques libertés en ce qui concerne les limitations de vitesse et le choix des files, leur conduite reste toujours courtoise et assez attentive.
Mais il y a du monde et les ralentissements peuvent être longs aux abords des villes. On n'entend pas d'avertisseurs, on patiente, vivent la climatisation et la boîte automatique. Je suis fan de cette dernière : manœuvres, démarrages en côte. Et sous le soleil par 38 degrés la clim est nécessaire.
J'imagine la situation si nous n'avions pas pris la carte d'abonnement au télépéage. Là, on passe comme à peu près tout le monde à 25 km/h sous les portiques des péages - nombreux et proportionnellement plus onéreux que l'essence.
Parce que nous empruntons l'autoroute quand nous le pouvons. Les routes prennent souvent beaucoup plus de temps. Dans ce pays montagneux jusqu'à la mer, les ouvrages d'art sont nombreux. De longs tunnels succèdent à des viaducs pendant que les routes sinuent où elles peuvent dans la forêt bien pentue.
Et quand on s'arrête, on trouve des parkings souvent payant avec ce système : une plaque se soulève et empêche le départ tant qu'on n'a pas payé.

mercredi 6 août 2025

Les sembé

Ce sont de petits biscuits salés et parfumés aux goûts variés. Pour accompagner une bière, ça devient vraiment intéressant. 
Une entreprise de production a ouvert un magasin d'usine où elle propose ses produits. L'accueil est excellent : étals de produits, circuit de dégustation libre, café et thé, toilettes superbes et espace relax. C'est vraiment sympa.

mardi 5 août 2025

Kyoto

 

Nous nous sommes levés tôt mais seulement selon nos propres critères parce qu'il y a déjà foule sur les routes à Osaka et nous roulons entre des files de voiture jusqu'à Kyoto. C'est toujours la ville qui continue et les deux villes forment une énorme masse urbaine plus ou moins développée en hauteur.


Ici, comme dans tout le Japon, les gens s'occupent soigneusement de leur extérieur.


Premier arrêt dans un petit parking payant repéré par Do. L'allée de Tori est à dix minutes, la chaleur très supportable à 7 heures et demie et - surprise - il y a déjà plein  de visiteurs en pleine forme.

A côté du temple, des grues en origami. Ces guirlandes qui peuvent rassembler de milliers de pliages sont des prières.




IL y a du monde. Pour la première fois, les toilettes, ce n'est pas vraiment ça.


Tout ce monde et tous leurs idiomes d'un peu partout. Ils feront moins les malins quand il s'agira de grimper dans ces allées de Tori  qui montent, qui montent... Ça donne l'impression d'être dans un petit train dont les voyageurs assureraient la locomotion.



Balayage, entretien...








De ci de là une boutique propose des rafraîchissements : des propriétaires auparavant désespérés qui ont su profiter de la manne ?

En haut, trois sanctuaires dédiés à Inari protégée par les renards, des amoncellements rocheux que les Tori modèle réduit et les bavettes des renards colorent de rouge quand le soleil perce les feuillages.














Un détour par la forêt de bambous - c'est toujours un peu magique une forêt de bambous - procure de chouettes occasions aux moustiques du coin. On redescend...













J'ai admiré ce verrou, simple, efficace.

Faites attention aux enfants qui pourraient voler sur la route !

Dans quels pays peut-on proposer un magasin en libre service ?
https://fr.shibori.jp/history
Une visite au musée du Shiburi, inventé à Kyoto, deux centre de fabrication à Kyoto bien sûr et vers Nagoya. Superbe accueil au musée, plein de beaux tissus réalisés à l'aide de cette technique de pliages, nuages (ça se dit ?) et teinture. Une technique connue ailleurs dans le monde mais ici mise en œuvre dans une rare débauche de minutie et de contraintes qui en faisait une oeuvre réservée à l'élite fortunée de l'époque. 



Enfin et un peu plus loin mais sans bien sûr quitter la mégapole et ses artères, Uji shi et sa rue du thé puisqu'il est trop tard pour visiter le temple dédié. Les amatrices de thé ont magasiné dans un choix démesuré auquel je ne comprends pas grand chose.


En haut des caisses à thé, en bas la statue de Murasaki Shikibu, l'autrice du Dit du Genji, souvent considéré comme le premier roman.



On termine par une fleur de lotus ?