Il tombe une neige légère qui a déposé quelques centimètres pendant la nuit. Le début de notre trajet patauge dans la neige salée, les projections sur le pare brise et l'apprentissage des conditions locales de conduite pendant que nous traversons une zone industrielle au sud de Montréal.
Il fait moins 8 degrés d'après le thermomètre du tableau de bord et le paysage s'ouvre sur des grandes étendues cultivées (on l'imagine en voyant les fermes, mais, là, c'est sous la neige) parsemées de petits bois, de haies, de maisons individuelles et de fermes aux grands hangars à la forme caractéristique. C'est maintenant du verglas ou de la neige durcie sur la route.
Nous quittons l'autoroute pour rejoindre Dunham. Les routes s'appellent des chemins et sont couvertes de neige, ce qui ne rassure pas toujours quand elles deviendront étroites et sinueuses comme dans les environs de lac Brome. Dunham est le premier bourg sur notre circuit des pavillons, deux rues principales qui se coupent à angle droit, un calme hivernal, des solliciteurs en groupe et chapeau de Noël fiers d'agiter le gobelet qui leur sert de sébile à notre passage, une visite à "Union Libre Cidre Vin où nous goûtons une partie de leur production de cidre. Pas tout, on évite le cidre additionné d'alcool. On évite aussi les vins blancs, mélange et Gewurztraminer, produits dans des vignes de 5 ou 6 ans. Le cidre e glace est... très sucré. Ils le font en faisant geler le jus de pomme une quinzaine de jours dehors, ce qui est différent de la méthode traditionnelle des pommes gelées sur l'arbre ou dans des caisses. Le cidre de feu, inspiré de la préparation du sirop d'érable, est plus intéressant. Il est préparé, d'après ce que j'ai compris, en faisant bouillir d'abord les pommes avant de les faire fermenter. C'est très bon, avec un rappel de goût de pommes cuites agréable.
Nous circulons autour de Lac-Brome, nous arrêtons un moment sur la plage. Difficile de distinguer la limite entre terre ferme et plan d'eau sous la couche de neige. Les maisons des alentours dans la forêt semblent sympas.
L'abbaye de Saint-Benoit du Lac, à Austin, est une étape à privilégier. D'abord pour l'architecture de ce bâtiment sacré qui s'affiche au milieu de la campagne.
C'est imposant, c'est esthétique dans cette neige, peut-être moins en été. La taille du parking suggère une fréquentation importante.
A l'intérieur,on comprend rapidement que la communauté affiche des photos et quelques explications mais les moines et les visiteurs vont rester dans des lieux différents sauf pour certaines occasions : messes, retraites, séjours...
Même les vendeurs du magasin sont des profanes. L'abbaye vend des fromages, des produits de leurs plantations, des livres édifiants... C'est très bien organisé. Des affiches présentent l'histoire des lieux, sa filiation avec la Normandie d'où ils ont été "expulsés par les lois anticléricales de 1901" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Expulsion_des_congr%C3%A9gations_(1903)...
Visiblement, ils se sont bien refaits ici, avec une prospérité suffisante pour pouvoir bâtir une abbaye en quelques générations.
Quelques photos de l'intérieur qui me semble très réussi.
C'est un bénitier, surmonté d'une lampe. Symbolique...
Leur fromage bleu fumé est très bien à condition de le tartiner avec du beurre !
Il est parfois difficile de préciser pourquoi un lieu nous accroche davantage qu'un autre. Magog, c'est très sympa. Merci pour le tuyau, Christophe ! Pour la navigation sur le lac, on devra repasser à un autre moment. On ne réalise pas au premier coup d’œil l'étendue de cette petite ville de pavillons. Magasins, restaurants s'affichent sur la rue principale où il règne une petite animation qu'on n'a pas vue dans les agglomérations précédentes.
Chochoco nous a beaucoup plu : c'est un salon de thé bric à brac à l'accueil sans façon où les chocolats sont variés et la tarte au sucre excellente. En plus, on a eu droit à la recette. Il y a de l'imitation dans l'air !
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