C'est le premier jour à Montréal. Le froid s'est renforcé dans la nuit. Il ne faut pas déraper sur le verglas parfois caché sous une mince épaisseur de neige. A part ce risque, la circulation est facile pour les piétons avec des trottoirs en partie dégagés, souvent salés et gravillonnés. Nous voyons même quelques cyclistes et deux ou trois coureurs. Les voitures qui patinent parfois malgré les pneus à lamelles, les gros camions américains, les bus de la ville, très bas, les camions poubelles dont les éboueurs ramassent des bacs et des sacs plus petits et maniables que les nôtres, quelques pick-ups équipés de lames de chasse-neiges, tout ça fait une circulation assez animée mais nous ne voyons pas d'embouteillages dans les zones que nous traversons : Verdun, Lachine, Lasalle.
Le Saint-Laurent hivernal est large, gris et froid. Au loin sur notre gauche, les immeubles du Centre Ville, en face, l'autre rive, basse. Sur notre droite, l'île aux Hérons et les rapides de Lachine. Quand on pense que des cages de troncs dévalaient le courant au 19° siècle... Il y a même eu des vapeurs pour emmener des passagers ici, à partir de 1840. Une compagnie électrique a exploité les lieux et permis le développement du la ville. Maintenant, la zone est protégée, les pêcheurs doivent respecter les interdictions qui concernent la taille des poissons ou certaines espèces endémiques, les observateurs d'oiseaux sont gâtés puisqu'ils peuvent bénéficier de deux zones, tumultueuse ou calme à l'abri dans une sorte de lagune. Nous passerons à côté d'une troupe d'oies qui nous ignoreront, nous échangerons trois mots avec un photographe très équipé, nous repartirons transis vers les rues un peu plus abritées du vent.
Un petit tour par le Parc Angrignon où les pistes permettent la pratique de la raquette ou du ski de fond, puis par une zone commerciale rappelant les Etats-Unis avec de grands parkings et des supermarchés avant de rentrer au chaud.
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