dimanche 31 janvier 2021

Bato (un petit tour pour installer le nouveau guindeau), partie 2

Deuxième séjour au bato. Le guindeau n'est pas encore opérationnel, mais son montage a bien progressé ces derniers jours.


Nous sommes désormais deux à réfléchir : ce n'est pas plus rapide mais on a davantage d'idées et, surtout, rebondir sur l'imagination de l'autre pour aller plus loin... Et puis c'est bien de discuter...


Aujourd'hui, nous montons les câbles électriques qui alimenteront la bête. C'est du gros et ça passe tout juste..


Après, on referme le boîtier et on installer sur le pont, sur la semelle collée les jours précédents. La deuxième version de cette semelle : la première ne convenait pas, trop fragile. Il a fallu tout reprendre.


Il est désormais en place. Tout beau tout rutilant. On n'avouera à personne qu'il fonctionne à l'envers ! Ce n'est franchement pas pratique. Il va falloir faire un petit tour par les branchements des commandes pour résoudre ce (petit) souci.



Voici les fils d'alimentation de la bête, le relais, le fusible de la télécommande, avant l'installation d'une plaque de protection qui camouflera le tout. Nous y sommes presque !

jeudi 21 janvier 2021

Coronapente 27

 

Logistique du vaccin, y'a des soucis ?
  • les difficultés d'acceptation de la vaccination par une partie de la population qui sombre facilement dans le complotisme mais avec quelques excuses alimentées par les aléas de communication de la part des politiques ? Aléas, ça veut dire vérités opportunistes (par exemple les masques). Aléas, ça ne peut pas prétendre à la confiance. Aléas, c'est déjà la fragilisation de la démocratie, une démocratie dont le gouvernement semble lui même relativiser l'efficacité par son goût pour l'état d'urgence, par défiance envers la population ?
  • les difficiles mises en place des actions d'un état qui ne compte même pas sur ses propres services pour vacciner la population mais loue à prix d'or les prestations de sociétés étrangères ? On comprend : quand on engage quelqu'un, ce prestataire est peut-être moins enclin à critiquer la stratégie envisagée que ne le ferait un collaborateur régulier ?
  • le hold-up sur les vaccins, perpétré pas des pays riches paniqués au détriment de... tout le monde ? Les pays pauvres vont se coltiner le virus plus longtemps car les pays riches auront négocié directement avec les producteurs de vaccins. Pas grave : comme ils n'auront pas non plus de passeport vaccinal, on aura une excellente nouvelle raison pour les refouler aux frontières, donc on s'en fout. 

mardi 19 janvier 2021

La neige de Sausset les Pins

Le blanc des roches derrière les troncs noircis. Nous surplombons la Méditerranée.


Sausset les Pins : l'idée de la neige est incongrue ici par ce temps doux. Pourtant, l'association n'est-elle pas évidente ?


Premier indice : ces roches qui ont noirci d'un côté. Elles montrent la direction de l'incendie.

Non, ce ne sont pas des coquilles d'huitres jetées là.

Quand on sort du pierrier, l'ambiance est plus sombre. Le feu date sans doute de cet été.

On a commencé à couper les arbres. Des engins les ont tirés vers la route.

Une végétation rase ne doit pas être suffisante pour attirer le gibier. De toutes manières, les affichages sont illisibles.

Le feu a couvert une énorme superficie. Même si les plantations semblent en cours, l'endroit n'est vraiment pas riant.




mercredi 13 janvier 2021

Bato (un petit tour pour installer le nouveau guindeau), partie 1

Mercredi

Le trajet commence en hiver, avec de la neige par terre, du brouillard sur les hauteurs. Je décide de prendre l'autoroute pour éviter de me confronter à ce temps bouché quand je conduirai sur es petites routes du côté de Mende. Et puis la seule manière pratique de me ravitailler en café sera de m'arrêter à une aire.
De justesse : les travaux occupent la plus grande partie de l'aire du Caylar et les passants doivent circuler dans un curieux village de toilettes de chantiers. Pour le café et les courses, c'est à l'endroit habituel, encore préservé.
 
Il fait froid et venteux mais on remarque déjà des teintes claires dans le ciel, au sud. D'ici Montpellier, le soleil et le ciel bleu seront consolidés, j'aurai coupé le chauffage du fourgon et entrouvert les vitres latérales. Un autre monde... Une quinzaine de degrés à Martigues où les flaques d'eau sont les dernières traces du temps perturbé des derniers jours.
 

Le guindeau semble presque en place. En réalité, je l'ai juste déballé de son carton et tout reste à faire : le fixer sur le pont, réaliser le branchement électrique, refaire l'écubier pour guider la chaîne. Rien de tout ça ne me semble simple. Cette installation est l'un des travaux à mener à bien lors de ce séjour.

Jeudi
Lever un peu tardif ce matin. Et puis quelques corvées à prévoir : les papiers de l'année pour le port qui demande une remise à jour annuelle des démarches ; des achats au supermarché voisin.


Enfin, je peux me mettre à mon installation électrique. Euh... je passe la fin de la matinée à cogiter. Il faut reprendre le schéma d'installation, voir comment passer une gaine pour les câbles électriques qui vont faire les deux tiers de la longueur du bateau, chercher comment traverser les cloisons et où placer les commandes, les relais, le disjoncteur. Un bateau en acier est vraiment beaucoup plus complexe qu'un autre en plastique quand il s'agit de l'installation d'équipements.


Alors, je vais me battre avec une gaine un peu trop grosse pour le circuit que je lui impose. Le carré devient un capharnaüm où j'ai de la peine à me déplacer.


Démontage du plancher de la cabine arrière : les commandes devraient être disposées par là...

Ça commence à faire peur... Maintenant, il s'agit de faire coulisser la gaine, d'abord sous le plancher.

Là, on va passer sous le frigo. Bonjour les contorsions. Après un essai à tribord, changement de côté : le passage sera moins difficile à babord.

 Après, ce sera sous le lit avant puis la gaine remontera au niveau de la cloison du puits à chaine. Cette paroi, je la percerai en hauteur, au niveau du plafond pour la sécurité. En effet, les deux extrémités de la gaine doivent être hors de portée d'une éventuelle entrée d'eau.

Dis, c'est vrai que j'ai passé une journée entière à faire si peu ?

Dimanche


Voici où se cache l'autre extrémité de la gaine. Dans un coffre de la couchette arrière après être passée par le compartiment du moteur. De là, les câbles rejoindront les batteries.

Changement de décor. C'est à l'extérieur que se découpe la semelle du guindeau. En effet, un guindeau en aluminium ne peut pas reposer directement sur un pont en ferraille, ils sont incompatibles. De plus le pont a du bouge. Sur un bateau, rien n'est simple : ce bouge, c'est la courbure que fait le pont qui n'est pas plan. Questions de résistance et de stagnation de l'eau. Donc, il faut (s')adapter.

 La semelle est adaptée au guindeau ici à l'envers. Maintenant, il faut travailler le pont.


Un fois l'ancien appareil enlevé, on se trouve avec ces cinq trous. Les petits pour fixer et le plus grand pour laisser passer la chaine du mouillage.

On présente la bête. Ça devrait aller. On perce !


Premier boulot : l'écubier par où passe la chaine. Augmentation du diamètre de l'ouverture.

Allez, c'est percé. Un gros trou pour la chaine, un moyen pour les câbles électriques, quatre pour les vis de fixation.

 Dessous : c'est un gruyère ! Y'a plein de trous.







samedi 9 janvier 2021

Combe sous la neige

Certains prétendent discerner un lien évident entre notre diminution relative de gaz à effet de serre et cet hiver neigeux. Je me garderai d'esquisser une opinion sur le sujet mais l'idée me semble intéressante bien que statistiquement fragile, à creuser.

La neige est là, à notre porte, en couche fine. Un peu plus loin, elle est en épaisseur, soufflée, légère. Un petit tour en raquettes ou en ski ?


Il faut d'abord garer la voiture dans un hameau bien encombré par les congères : Combe. A partir de là, plusieurs chemins montent sur le plateau. En raquettes, on passe par la droite, en lisière de jeunes plantations. C'est un coin où les abeilles de Max passent des séjours actifs.


On approche une plantation plus ancienne. Les hauts fûts cachent une croix et une cabane dont on apprendra plus tard qu'elle est un ancien buron. Lui-même aurait pris la suite de bâtiments appartenant aux pâtures de l'abbaye proche. Ici, les estives ont précédé les forêts. Il se dirait que ces bois dateraient de l'abandon des communs et de leur appropriation par un notaire.
 

Nous, en fait d'appropriation, nous souhaitons seulement pouvoir passer, profiter du paysage et ne pas y laisser d'autres traces que celles de nos pas ou nos glissades en partant à la recherche de la fameuse cabane.


Par manque de temps, nous devrons abandonner et revenir vers la voiture pour cette première découverte des lieux. Peut-être également pourrons-nous profiter d'un peu de soleil et de ciel bleu une autre fois ? Ce chemin enneigé a servi à enfouir la ligne électrique qui relie le champ d'éoliennes à la vallée. Certains prétendent que l'entreprise chargée du travail aurait un peu économisé sur le lit de sable (ou de graviers ?) qui devait isoler les câbles de la terre et qu'il aurait fallu reprendre certaines zones. La mémoire des campagnes est phénoménale à travers ces gens qui habitent leur région depuis l'enfance et ne s'en lassent pas.


Pour notre deuxième balade, ce sera en skis, en prenant cette fois-ci dans l'autre sens, par le chemin de gauche. Et ce sera à cette occasion que nous pourrons discuter un peu avec un promeneur et son fils, eux aussi en skis, eux aussi enchantés de cette neige. Plus loin, de l'autre côté de la crête, il nous parle d'un hameau bien isolé où subsiste une ferme tenue par des frères. Un bout du monde que nous devrons aller voir. On s'oriente dans le paysage, on discute. Le temps est plus clair que la fois précédente mais je n'aurai pas fait de photos. Les illustrations ici sont seulement celle de notre première sortie.


C'est la même boucle à l'envers et nous terminerons pas une longue glissade vers les maisons. Malgré la mémoire des campagnes, l'histoire ne retiendra pas la chute de la fin, quand je regardais davantage le paysage que ma trajectoire.


samedi 2 janvier 2021

Foebus

 
 

Foebus est malade, il a un lymphome. Les ganglions sont gonflés un peu partout,. Foebus va mourir.
Un chat gentil avec les humains, sociable, débonnaire et confiant, attaché à sa maîtresse et affectueux envers les autres.  Un beau Maine Coon dont les deux défauts principaux étaient les poils blancs qu'il disséminait et son aversion pour les autres chats.


Mais la société des chats est régie par des lois imposées par des fauves et il ne fait pas bon y être faible. Désormais, Foebus ne sortira plus. Il se traine sur quelques mètres, s'étend sur un repose pieds devant la porte vitrée mais ne regarde même plus dehors. Il cherche la tranquillité tout en étant rassuré par notre présence aux alentours, dans la même pièce si possible.


Il a perdu du poids et l'envie de bouger. Nous le guettons. Il ne faut pas le laisser douloureux, il ne faut pas l'emmener trop loin. Quand on le voit changer péniblement de position, on sait que l'échéance est proche.


Nous nous remémorons ce chaton arrivé voici maintenant une dizaine d'années, Il était parfois craintif, plus souvent curieux, affectueux, vif, joueur... 
 

Il a grandi très vite, a donné l'impression d'être heureux dans sa vie de chat. Sa maîtresse l'a emmené un peu partout, elle nous l'a laissé en pension parfois. Il passait ses vacances dans sa maison de campagne. Il a tâté du bateau, sans enthousiasme.


On pense aussi à nos peurs, quand on l'a perdu une nuit complète et retrouvé le lendemain matin seulement, quand il s'est fait piquer par une vipère et qu'il est resté en soins intensifs avec une patte énorme.
 

On pense aussi à la fin de Sap, il y a six ans, à cette même époque de la fin de l'année. L'histoire se répète : la maladie irrémédiable, la déchéance physique, l'abattement, une décision.

 
Il est accompagné. Sa maîtresse reste avec lui. C'est elle qui saura trouver le moment.


Nous vivons plus longtemps que nos animaux de compagnie, nous les voyons à tous les âges de la vie nous les voyons confrontés à leur fin, et ils nous ramènent à notre propre condition. Nous aussi nous vieillissons, nous changeons en plus laids, en plus lents, en plus fragiles, parfois en plus savants. Et nous comptons sur nos proches parce que notre conscience de la mort est une partie de ce qui nous différencie d'avec Sap et Foebus. Et la décision de notre fin devrait nous appartenir en propre.


Mais Foebus ne sait rien de la mort et, pour nous, c'était toujours un petit chat. Et puis il a vieilli d'un coup, maintenant il n'en peut plus. Est-ce rassurant pour nous de nous dire que la vieillesse pourrait survenir brutale, tardive et, qu'en attendant, on doive savoir vivre ?

 
Foebus s'est endormi paisiblement mardi 2 janvier 2021.