mardi 5 juillet 2022

Retour en Corse

Rondinara, c'est entre Porto Vecchio et les îles du Sud de la Corse : Cavallo où on chuchote à propos de la densité de milliardaires et Lavezzi où on essaie de se souvenir du naufrage de la Sémillante en admirant les rochers aux formes déchiquetées. Cette baie de Rondinara possède un paysage bien différent, presque circulaire et bordée d'une belle plage. En hauteur, un camping enfourne les touristes de maniere industrielle sans être trop repérable du bas. La plus belle maison, la mieux placée, c'est la maison de Parc, superbe, un peu cachée au dessus de l'eau.

La plage comporte une partie aménagée qui plaît beaucoup avec ses parasols et ses chaises longues. On y trouve des pédalos et des paddles, et puis un restaurant de bonne tenue concurrencé vaguement par un snack caché dans la partie Sud. Il y a tout plus plaire à la foule qui vient ici en voiture ou en bateau. Le défaut le plus grave du moment traîne dans l'eau : les méduses sont assez nombreuses.

La supérette du camping nous a permis de retrouver le pain, les fruits et les yaourts qui avaient déserté nos repas depuis quelques jours. Et puis il nous fallait un moment pour (re) plonger dans le moteur. Le préfiltre à gasoil est encore colmaté et nous devons le changer à nouveau. Et le fil de la sonde de pression d'huile est coupé. Encore une cosse électrique qui a lâché. Mais il nous reste du temps pour une balade sur les chemins voisins, entre poussière, chaleur et mer bien bleue.

Dimanche, nous franchissons les bouches de Bonifacio par la passe de Piantarella. Il nous faut rejoindre des écueils à fleur d'eau et, à partir de là, suivre une route précise au cap 228 degrés, une route qui passe au milieu de hauts fonds. Pour nous guider, un mur gris sur un petit îlot. Derrière, le bout du cap est couronné d'un drôle de monument surmonté d'une perche. Le principe est simple : aligner le mur devant la perche et ne pas dévier jusqu'à la balise qui nous indiquera la fin de l'alignement. Ca semble rustique mais c'est très précis, une fois qu'on a repéré les bons amers.

Après, nous longeons la pointe Sud, le golf bien vert, les banlieues aux maisons d'architectes et nous remontons vers Bonifacio perchée sur sa falaise. Tout ça, c'est très beau. Les vedettes et leurs remous gâchent un peu l'environnement, bien sûr.

Rien à redire sur l'esthétique de notre mouillage du jour. L'anse d'Arbitru est un petit bout de sable blanc au milieu du maquis. Nous ne sommes pas seuls, environnés de bateaux de location. Une balade dans les terres passe par des plantations d'oliviers et longe des prés pelés habités par quelques vaches. L'impression dominante est que cette magnifique région a été en grande partie privatisée.  Notre indice ? Les clôtures et les portails. Une gentille dame très souriante nous propose de nous emmener dans sa voiture, pourtant immatriculée en Corse. On ne pourra plus dire du mal des Corses...

Une vingtaine de milles plus au Nord-Ouest et le jour d'après, nous sommes de retour à Campomoro où nous nous trouvons une belle place. Ce n'est pas toujours acquis parce qu'il y a du monde en juillet. Le mouillage se remplit rapidement. Bon, Campomoro, c'est l'occasion de faire de belles balades et de (re)nettoyer le préfiltre à gasoil déjà encrassé. On se fait les plaisirs qu'on peut. 

Des nouvelles des voileux ami.e.s : R et A renoncent à leur grande balade vers les Canaries à cause d'une entrée d'eau vers leur safran. P et B ont enfin changé leur arbre d'hélice après avoir remis à sec. JY e S qui traversaient vers la Corse ont dû se dérouter plusieurs heures à cause de filets qu'on ne nomme plus dérivants puisque c'est désormais interdit, mais ça fait toujours plusieurs fois 3 milles, c'est éclairé de place en place et il est assez difficile de se rendre compte du chemin à prendre pour se sortir de la zone, même quand il fait beau. Le monde de la plaisance n'est pas toujours facile.

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