lundi 25 novembre 2024

Retour à Venise


 Voici une sélection de photos de Venise sous la pluie : 

https://dvisuels.piwigo.com/index?/category/75-venise_cote_pluie


lundi 4 novembre 2024

Du centre, du centre et un peu de sud

C'est le moment de la baisse de la motivation pour l'écriture de ces récits. Ils n'ont pas d'autre prétention que le partage rapide de notre petite expérience baladeuse, un peu à la manière de ce qu'on pourrait afficher avec Facebook, en plus anonyme, en plus épisodique.
Ils me servent ensuite comme des notes pour un récit de voyage plus détaillé et, parfois, la matière d'un livre photo, sur papier, parce que le livre, le papier, j'aime bien !
Ce blog, dvisuels, il comporte un s à la fin et c'est valable pour le texte mais essentiellement pour les photos. Les miennes sont souvent prises avec un gros appareil bien encombrant, qu'il faut dégainer et, surtout, dont il faut extraire les images. Ça se fait plutôt sur un ordinateur, c'est assez contraignant, la manipulation est plus facile au bateau.
Les illustrations du blog proviennent généralement d'un téléphone de dvisuels, famille de deux ou trois équipier·es, selon les circonstances.
De retour, à la maison, c'est le moment de voir si les photos du gros Nikon surpassent aisément celles des petits Samsung - et ce n'est pas toujours le cas. Mais le gros permettra les tirages sur papier.
Tout ça pour introduire notre dernière étape écrite, notre dernier récit de cette balade, mais qu'il y aura ensuite un ultime article et une "expo" après un travail préparatoire des photos. Quand ?
En attendant, cette dernière étape, en quoi a-t-elle consisté ?
- Un réveil à côté de l'immense camping car venu se coller à nous hier soir. On est gentils, on s'en va sans bruit, sans nous venger du cirque qu'il a mené en arrivant
- Hors de question de déjeuner à côté de ce monstre, on se trouve le parking d'un étang bien joli et tranquille 
- Il fait gris et frais mais ça ne va pas nous déranger pour aller voir l'exposition Découflé au Centre National du Costume de Scène de Moulins.
- Il est chouette, ce centre, on aime bien. Les expositions permanentes sont intéressantes mais là, l'exposition temporaire nous a moins plu que d'habitude. Peut-être l'hymne à Découflé, cette personnalisation alors que toute une équipe travaillait, créait - et que cette équipe n'est pas mise en valeur. Il m'a aussi manqué davantage de vidéos d'extraits de spectacles.
- Enfin, c'était la fin de la route et, bonne nouvelle, elle s'est faite sous le soleil alors que la grisaille nous dominait depuis quelques jours. C'est confirmé, on habite bien dans la moitié sud du pays.

dimanche 3 novembre 2024

De l'ouest, de l'ouest pour le retour

C'est toujours la même chose avec ces retours : on roule et on s'en veut un peu de rouler ainsi, on se dit qu'on aurait dû garder quelques jours pour profiter de ces endroits traversés trop rapidement, mais on roule, et puis.de toutes manières, c'est le retour et on a autre chose que le voyage en tête maintenant.

C'était joli, cette confluence entre Slovénie, Italie et Autriche avec les Dolomites pour décor. La montagne avec des neiges là haut et pas mal de touristes en bas. Des petites routes : cette frontière minuscule entre la Slovénie et l'Autriche gardée par deux douaniers autrichiens du genre robot, enfin du genre normal pour des douaniers autrichiens...
Il reste quelques traces du rideau de fer, un musée à visiter, un tank sur le côté...
C'est une région d'exploitation du bois à une échelle que nous n'imaginions pas, jusqu'à remplir une gare de grumes pour alimenter l'usine voisine.
Ça montait raide du côté slovène, ça descend aussi raide du côté autrichien, la montagne n'avait pas prévu qu'on la franchisse par là. Ça roule quand même bien mieux dans les vallées, il faut seulement qu'elles soient orientées dans la bonne direction.
Alors nous allons faire de l'ouest dans la vallée toute vert claquant de l'Autriche aux belles fermes rangées comme des jardins, aux bâtiments immenses.
Et puis la route reprend progressivement de l'altitude, les stations font leur apparition et nous voici en Italie pour une brève incursion. Une Italie qui parle allemand, comme la serveuse revêche qui nous sert le dernier café italien de cette balade, à quelques kilomètres de la frontière autrichienne.
Après, eh bien on va rouler encore un bon moment mais la nuit va tomber et nous sommes dessous. Il faut avancer : d'abord parce que nous n'avons pas envie de coucher dans un froid montagnard, et puis pour rouler moins les jours suivants.
Évitant Innsbruck, on fait encore de l'ouest jusqu'à coucher en Allemagne sur un parking tranquille au millieu des vaches, après neuf heures de route.
Nous avons quitté les montagnes, elles ne sont plus qu'un grand décor au sud dans le soleil du matin. La route serpente joliment entre des prés aussi flashy que les autrichiens. Mais que mettent-ils dans leur herbe ? C'est joli, propret, tranquille, tout comme le lac de Constance dont les abords sont courus. C'est un peu la côte d'Azur allemande, sauf que nous avons plongé dans la grisaille en perdant de l'altitude.
 Lindau se visite rapidement : beaux bâtiments, boutiques et restaurants, plein de parkings et tout très cher, classique.
Nous avions l'idée de visiter le musée des Palafittes, une cité lacustre reconstituée, un travail d'archéologie expérimentale commencé il y a un siècle et qui se poursuit.
Nous avons bien aimé prendre notre temps dans le village et le musée.
Peut être est-ce dû à notre méconnaissance de l'allemand mais j'ai trouvé qu'il était difficile de faire la distinction entre les connaissances "confirmées" et les reconstitutions peut être un peu plus hypothétiques.
Bon, c'est pas tout mais il faut rouler. La traversée de l'Allemagne à cet endroit est assez courte, elle fait moins de 500 kilomètres, alors nous longeons le Rhin puis nous sommes à Mulhouse en fin d'après-midi et il bruine légèrement. La soirée se passera sur l'autoroute et la nuit à Châlons sur Saône.
L'avantage du fourgon, c'est qu'on peut déterminer ses étapes en fonction de la fatigue.

vendredi 1 novembre 2024

Du nord, du nord et la Slovénie

Plitvice, c'est un coin à brouillard ce matin. C'est aussi une concentration de chambres d'hôtes, les sobe, les Zimmer, Airbnb s'affichent un peu partout.
Toute la région semble impactée par un tourisme envahissant. La maison où nous avons couché est clairement organisée autour de ces hébergements, que ce soit en chambre simple ou en appartements. On ne remarque pas tellement de différence avec un hôtel si ce n'est la réservation par une plateforme en ligne.
J'écrivais qu'il y avait de la brume mais elle a disparu dès que nous avons quitté la ville. Nous avons abandonné l'idée des lacs mais, par contre, nous allons voir une base aérienne abandonnée à une demi heure de route près de la frontière bosniaque.
La Bosnie est si proche qu'on distingue un minaret dans la plaine à l'horizon. Et nous avons un deuxième indice de cette proximité géographique quand nos téléphones basculent sur le réseau bosniaque. Mais là bas, ce n'est pas l'Europe et nous nous empressons de couper l'accès au réseau pour éviter les frais supplémentaires.
D'autant plus que nous n'aurons pas de réseau quand nous serons sous terre. Si l'extérieur se remarque avec une épave d'avion dans un parking et des pistes cimentées dont une au moins assez longue et large pour faire décoller de gros avions, les vestiges les plus remarquables se situent sous terre dans quelques kilomètres de tunnels.
A l'époque de la guerre froide, il s'agissait de se protéger d'une attaque nucléaire avec des bombes du genre de celles qui ont détruit Hiroshima ou Nagasaki. On pouvait cacher ici une soixantaine d'avions et 2000 hommes pendant un mois. A l'époque de la partition de la Yougoslavie et de la guerre qui a ravagé la région dans les années 90, les Serbes ont fui en détruisant à l'explosif l'intérieur des tunnels. Les murs ont à peu près résisté mais les équipements ont été pulverises.
Ça explique les dégâts, les restes de matériel à terre, les lourdes portes détruites, les gravats... Ils n'ont pas fait les choses à moitié.
Trente ans après, nous déambulons dans ce qui reste : les tunnels tiennent bon, il faut un peu regarder où on met les pieds car il y a régulièrement des trous, la lampe est indispensable car tout est dans le noir.
Nous ne sommes pas seuls à visiter ce qui pourrait être éventuellement aménagé pour en faire une attraction touristique si l'environnement s'y prêtait. Mais non : les environs ne sont pas déminés.
Et puis les habitations ne respirent pas trop le bonheur. Certaines maisons sont détruites, abandonnées. Ici, la guerre a pris des allures de nettoyage ethnique. On a l'impression que la région ne s'en est pas relevée : il y a vraiment plusieurs parties bien différentes dans la Croatie.
Après, il est temps de faire de la route, de la petite route qui nous emmène dans le jolis paysages de moyenne montagne où le bois est dominant : il chauffe, il fait les maisons et les granges... La Slovénie est bientôt là, propre et nette. Pourquoi cet écart entre les pays ? Qu'est ce qui a fait que l'un s'est davantage développé que l'autre ?
Dans le café slovène, le prix du cappuccino a diminué mais le chocolat chaud a nettement augmenté. Les déchets ont complètement disparu du bord des routes et les poubelles semblent triées. Tout est bien lisse, on ressent l'approche de la Suisse ou de l'Autriche.
Nous approchons de Ljubljana avec la nuit. De toutes manières, nous ne verrons pas grand chose de la ville.
Une fois installés, il suffit de moins d'une demi heure à pied pour atteindre le centre. C'est sympa de déambuler dans les rues piétonnes : il fait beau, la bière se sert en terrasse avec des conversations animées, les magasins vont bientôt fermer, Uber pédale à fond, les bâtiments les plus beaux sont éclairés, ces villes européennes ont beaucoup de points communs et pas tellement de surprises pour le passant trop pressé.
C'est Halloween : nous avons vu les cimetières se faire une toilette de fleurs et de visiteurs sur la route, et les accessoires s'affichent en ville sur les enfants et quelques adultes ou en décors dans des cafés.
C'est rassurant : les dragons gardent toujours la ville.

mercredi 30 octobre 2024

Autour de Split

Split, ça nous a bien plu. Trogir, ça nous a bien plu.
 Ston ça nous avait bien plu. Mais qu'est-ce qu'on va faire avec les endroits d'exploitation touristique qui nous déplaisent ?

En bas, Dubrovnik nous a déplu. En haut, Plitvice est bien partie pour nous mettre des boutons. Nous l'avions visitée il y a des années. Maintenant que c'est estampillé Unesco, il faut :
 - Débourser 23 € par personne (tarif réduit parce qu'on n'est pas en saison haute)
 - Débourser une bonne dizaine d'euros pour garer notre fourgon.
 - Supporter la foule.
Pas sûr que ça nous branche bien demain.
Déjà que nous commençons à galérer pour les réservations de logements qui deviennent chers et tatillons, l'afflux touristique permettant la mise en place de véritables entreprises d'hébergement.

Comme il faut que nous soyons à Ljubljana vendredi, nous nous rapprochons petit à petit.

Retour en Croatie

Nous avons changé de pays, ce mardi est idéal pour jouer aux différences :
 - Sur la route, dans les villes, les scooters ont remplacé les vieilles mobylettes
 - Parmi les véhicules, ces vieux camions soviétiques (Tata ?) ont également disparu
 - Le revêtement des routes est en meilleur état
 - Les dépôts sauvages de poubelles sont plus discrets sur les bords des routes, les poubelles ne vomissement plus leur contenu en ville
 - Les minarets ont disparu, les églises sont moins nombreuses
 - Le cyrillique n'a plus cours
 - Nos téléphones fonctionnent à nouveau sur le réseau européen (une erreur de manipulation ou un incident technique nous a coûté une cinquantaine d'euros de fonctionnement hors d'Europe)
 - Les gens sont bien moins accueillants (sauf la douanière qui m'a fait ouvrir le fourgon pour un contrôle. Quand elle a vu que c'était un camping car, elle m'a mis la main sur l'épaule, j'ai eu droit à un grand sourire et des souhaits de bon voyage)
 - Nous sommes maintenant au bord de la mer.
D'ailleurs, il était superbe le paysage qui s'ouvrait largement devant nous quand nous descendions vers la frontière : les côtes découpées, les îles, Dubrovnik au loin et ces coteaux qu'on devine écrasées de chaleur en été.
Je crois que les ponts ottomans font aussi partie de la liste des disparitions. Celui de Trebinje était splendide, encore utilisé, aussi intéressant que celui de Mostar, pas trop mis en valeur mais c'est bien comme ça.
Après deux jours en Bosnie Herzégovine, il y a franchement beaucoup trop de tourisme à Dubrovnik pour qu'on puisse apprécier la ville. Il va falloir avouer notre petit tour très rapide, le bon chocolat chaud, l'excellent chocolat chaud qu'on y aura bu, et une fuite vers le nord sans égard pour les remparts (et puis 35 euros la visite en file indienne, bof).
Alors, on file à Ston. Il y a moins de monde, davantage de place, on ne risque pas de faire la queue pour circuler dans les ruelles et sur les chemins de ronde immenses !
La colline de ce bout de péninsule est barrée par ces murs qui relient la citadelle du haut (Ston) à celle du bas plus petite et jolie (Mali Ston). Tout est en pente et en escaliers, la vue est magnifique sur le petit port, les marais salants, la baie et les reliefs environnants.
La Croatie était partagée. Pour atteindre Dubrovnik, il fallait passer en Bosnie qui possède ici son unique accès à la mer. Une particularité dont les racines seraient à chercher dans la vieille rivalité entre Venise et Raguse (Dubrovnik) : la dernière ne souhaitant pas de frontière commune avec l'ogresse, les Ottomans ont fait le rôle de tampon. Désormais, une route a été créée qui passe par les îles par un grand pont et des tunnels assez longs. Les travaux ont été importants mais la Croatie est désormais unifiée et nous circulons un peu plus vite vers le nord.

Un peu plus vite parce qu'il faut composer avec les incessantes limitations de vitesse, les innombrables radars et les nombreuses agglomérations. Et puis les paysages que procure cette côte avec à droite des montagnes et à gauche des baies successives, des petits ports et des enfilades d'îles qui donnent parfois l'impression de circuler à côté d'un lac très long jusqu'à ce qu'un espace ouvre sur le large.
Il fait nuit depuis longtemps quand nous arrivons à notre logement, le parking n'est pas tres adapté à notre véhicule et l'accueil manque un peu de chaleur. On sent bien qu'on est passes de la Bosnie à la région la plus touristique de Croatie.