jeudi 12 novembre 2020

Coronapente glissante 19


Nous étions deux à nous promener sur ce petit chemin de campagne, et dans le respect le plus strict des mesures imposées par le (re)confinement. Enfin, non, pas tout à fait. Nous avions laissé derrière nous nos attestations que nous n'avions d'ailleurs pas renseignées. Il faut dire qu'à force de les trainer partout, de les gommer puis de les réécrire, le papier s'use.

Nous aussi... un peu. Le confinement nous pèse. Alors on pense à tous ceux qui n'ont pas la chance de disposer d'un espace naturel autour d'eux, même limité à un cercle d'un kilomètre de rayon. Bien sûr, c'est court, un kilomètre à vol d'oiseau : le sommet de la colline d'en face nous est en principe inaccessible alors qu'il semble si proche. Ailleurs, d'autres doivent se dire que ça doit être chouette de distinguer un sommet de colline à quelques kilomètres de distance, tout en étant confiné.


Nous sommes donc sur le chemin. Un cycliste passe, VTT, casque, tenue, chaussures, l'allure de quelqu'un qui n'a pas dû remplir son attestation : on ne s'équipe pas ainsi pour une balade dans le périmètre autorisé. En voici un qui se protège du Covid en soignant son endurance. Peut-être devrait-il se faire établir un certificat médical prescrivant l'effort physique ? Je comprendrais une charte du bon cycloconfiné : je pédale, je ne m'arrête pas pour discuter, j'évite de passer à moins de deux mètres d'un autre humain, je garde mon attestation avec moi.

Il y aurait - pourquoi pas ? - une charte pour chaque activité : les chasseurs auraient été les pionniers ; ils pourraient être imités. Chaque activité justifierait d'un avantage pour la collectivité : après tout, le désengorgement des hôpitaux par le maintien d'une bonne condition physique me semble aussi crédible et justifié que l'urgence de la régulation des nuisibles dans les prochaines semaines.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire