jeudi 18 juillet 2019

Vers l'Irlande, premiers jours anglais, ou la côte sud



J'avais envie de voir Brighton, sans doute après avoir lu un article à ce sujet. Nous en avons pris la direction, sitôt sortis des parkings du port. On roule à gauche, les limitations de vitesse n'ont rien à voir, pas plus que l'ambiance. A vingt kilomètres de distance, soit la largeur approximative de la Manche entre Calais et Douvres, même les gens peuvent s'afficher en anglais.


Nous nous arrêtons d'abord à Rye. Pour le dépaysement, c'est réussi avec les maison traitées en noir sur blanc rayées par des roses trémières, les cabines téléphoniques au rouge un peu passé mais toujours fonctionnelles, le petit port canal à marée basse où les bateaux se vautrent dans la vase six ou huit mètres sous le niveau du quai en pierre et bois moussus, les boutiques et les terrasses au confort douillet, Il faut découvrir où garer notre véhicule, premier indice des difficultés que nous aurons par la suite pour poser nos quatre roues.


Newhaven est plus grande, plus active. On se balade beaucoup le long du port, en couple, entre amis, avec son chien...


Nous allons à Brighton, cette grande ville dotée d'une fête foraine permanente sur son long pier. Aïe, c'est quoi ça ? A peu près une jetée sur pilotis lancée dans la mer. Perpendiculaire au rivage, elle ne protège de rien mais permet à des navires à grand tirant d'eau de s'amarrer à distance, en eau profonde. Ici, c'est devenu une attraction qui fonctionne bien depuis qu'elle supporte des stands et des salles de jeux qui surplombent la plage.


Nous avons davantage aimé les ruelles animées où les restaurants de tout voisinent avec les souvenirs de n'importe quoi et quelques belles boutiques. On vient ici s'amuser sans se prendre la tête, et ça marche.


Ces rues contrastent avec les façades victoriennes qui regardent la mer où quelques voiliers seulement profitent du beau temps et d'un vent timide.


Un petit tour à Chichester pour profiter des rues d'une ville moins touristique, voir la cathédrale dont on restaure le toit : charpente refaite à la manière d'antan, importance des recherches archéologiques pour la restauration de la toiture sous zinc. Difficile de ne pas penser à Notre Dame de Paris. C'est la fin de l'après-midi, les magasins ferment, les gens se baladent dans les rues piétonnes, des groupes de jeunes en voyages scolaires parlent espagnol ou français. Il fait très beau.


Un grand saut nous fait éviter Portsmouth pour le Dorset. Une autoroute permet d'avancer à bonne allure, ce qui nous change des petites routes. Partout, il y a beaucoup de circulation et les véhicules roulent plus vite qu'en France, voitures et camions confondus.


Un peu par hasard, nous trouverons un parking bien tranquille avant Abbotsbury où passer la nuit dans la réserve naturelle. Dorset AONB s'affiche accueillante pour les randonneurs tout en préservant le travail paysan et le milieu naturel. Ici, nous partageons un parking avec un couple franco-allemand en balade.


Un cercle de pierre du néolithique, genre de Stonehenge en miniature, sera difficile à trouver au milieu des herbes. C'es dire la hauteur des huit pierres. Mais le monument de Hardy se repère de loin, c'est une colonne de pierre au sommet de la plus haute colline, érigée en hommage à l'amiral Hardy, vainqueur à Trafalgar et consolateur de Nelson mourant. . Autour, les prés voisinent les zones de fougères explorées par des petites vaches velues qui s'enfouissent parfois dans la végétation. C'est vert, vallonné, cloisonné par des haies ou des bosquets, sillonné de routes étroites et de chemins de randonnées, sympa pour promener son chien ou monter à cheval.


La côte est classée par l'UNESCO. C'est une région de fossiles. Des nautiles ornent parfois des jardins ou peuvent être inclus dans un mur.


Portland sera une belle surprise abritée derrière un cordon de galets étonnant. Le mauvais temps doit rager ici pour briser et polir sans cesse les roches mais le plan d'eau et les maisons semblent rester à l'abri. des digues. La plage de Chesil, c'est ce gros rouleau de galets qui ferme un lagon allongé. Les galets deviennent plus fins vers l'ouest en approchant d'Abbotsbury. Les campings se cachent dans les arbres, les villages préviennent qu'ils n'ont pas d'accès à la mer pour décourager les curieux, un parc d'attractions très fréquenté élève des cygnes, reprenant là une tradition pluri-séculaire des moines voisins. Propose-t-on du pâté de cygnes dans les environs ?


Portesham, Abbotsbury, ces villages sont très jolis, on y rencontre des vieilles dames souriantes, des cimetières romantiques, des auberges attirantes, des artisans d'art et des touristes en belles voitures noires, si possibles découvrables. Nous commençons à nous lasser de cet environnement de cartes postales à la fréquentation trop importante et mettons le cap au nord par l'intérieur du pays. Nous serons passés par les Kent, le Sussex et aurons frôlé les Cornouailles, nous voici maintenant dans le Sommerset.


Les routes sont étroites et cernées de près par la végétation. Ici, on laisse rarement la place aux piétons et les haies qui bordent la voie portent parfois en creux la marque des rétroviseurs. Il n'y a pas souvent de bas côtés.. C'est à se demander si c'est l'usure du frottement des véhicules ? Réponse : non, des vraies gens font ce travail, on les a vus !

Pas de parking pour la nuit mais une petite place surplombant la route des gorges de Cheddar. Là, au milieu des bois, nous avons notre première pluie. A deux heures du matin, le toit ouvrant fuit.

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