mercredi 24 juin 2020

Météo France

Météo France, c'est un service public. C'est LE service public français consacré à la météorologie, les prévisions, avec des développements spécialisés vers la montagne ou la mer.

Pour la mer, Météo France est intégré dans un vaste système mondial fournissant les prévisions météorologiques pour les marins, les secours et tous les usagers en mer. C'est du sérieux.
La météo, les plaisanciers la captent sur une radio, la lisent sur un récepteur spécialisé ou sur une application fournie par Météo France elle même.

Il y a déjà quelques années, on pouvait écouter le bulletin marine de Météo France sur France Inter avec un simple récepteur radio grandes ondes. J'ai connu des auditeurs qui n'avaient aucun contact particulier avec la mer et écoutaient avec plaisir Marie-Pierre Planchon égrener les zones et les détails du temps qui allait régner dans des coins où ils n'avaient aucune intention d'aller naviguer. Je n'ai connu personne qui se soit plaint d'une utilisation abusive du temps d'émission de France-Inter.
La diction en est devenue de plus en plus rapide, jusqu'à ce que la diffusion elle-même en soit stoppée. Il n'y a plus de bulletin météo pour la marine sur France-Inter. Il était facile à capter, régulier, renseignait sur les conditions générales, il n'existe plus.

A la place, il fallait un récepteur spécialisé. Il en existait exploitant plusieurs techniques ; la BLU, la VHF, les ondes courtes, les fac similés, le répondeur téléphonique. Evidemment,il fallait se payer ce nouveau matériel et c'était souvent moins facile à utiliser.

Déjà, des sociétés privées exploitaient ces moyens de communication en fournissant des prévisions correctes. Elles aussi ont développé des applications. On n'y trouve pas, comme maintenant sur celle de Météo France, une publicité en plein écran au lancement, juste pour consommer malgré nous de la bande passante. On n'y trouve pas, en clair, les limitations horaires de Météo France.

Parce que la prévision du service public, créée par des humains, est soumise à un horaire de parution alors que ses concurrents sont basés sur le flux apparemment continu des calculs fournis par des serveurs. Redisons-le, le service officiel, c'est celui qui est basé sur une prévision réfléchie par des humains et fourni par un service public gratuit. Ouf ! ça n'enlève absolument rien aux qualités des autres services, privés ceux-là, que j'exploite aussi, surtout parce qu'ils sont plus précis en ce qui concerne les zones. Et puis, ils permettent de croiser les sources d'informations.

Et le service public, je le sens s'étioler : des bulletins qui ne paraissent plus qu'une fois par jour au lieu de deux, des bulletins souvent tardifs, et, depuis cette année, des bulletins incomplets ! Du genre prévision à 7 jours qui n'aborde pas les QUATRE derniers.

On s'étonne de voir des plaisanciers se tourner vers des prévisions automatiques, voire des gribs : des fichiers graphiques détaillant les conditions prévues sur place mais que nous n'avons pas toujours les capacités d'analyser complètement. Ces traitements automatiques qui devraient être complémentaires vont devenir nos sources principales d'information météorologique, sans l'apport quotidien d'un météorologue capable d'anticiper un phénomène exceptionnel, par exemple.

Un jour, le fonctionnaire aura perdu son boulot et le marin l'accès raisonné aux progrès fantastiques réalisés par les météorologues durant les deux dernières décennies. Qui aura gagné quelque chose à cette lente dégradation de la situation ?

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