jeudi 3 novembre 2022

Les temples du premier jour

Hein que ça fait biblique ce titre ? L'Arménie et ses monastères... Nous réglons notre tribut touristique à cet état très chrétien en visitant ses lieux saints. Ça représente pas mal de kilomètres dans la voiture louée pour la circonstance. Les filles en conductrice et navigatrice, la boite en mode Drive, on y va ! Une carte est accessible en bas de l'article ou ici.


D'abord la haute vallée de l'Azat, une rivière qui a la manie de creuser son lit profondément et fournit des paysages encaissés bien différents des étendues que nous parcourons pour y aller, faites de steppes montagneuses. La montagne, la religion et les traces du passé soviétique semblent les trois premières caractéristiques de l'Arménie quand on la fréquente pour quelques jours, comme nous le faisons.


Alors l'Azat et sa haute vallée, un lieu touristique. Et d'abord Geghart, le monastère troglodytique toujours en activité depuis le Moyen Âge, très bien conservé, austère comme il faut avec ses pierres noires pour respecter le goût du sombre et de la bougie.

Escaliers, grandes salles, piliers sculptés, profusion de croix, soleil dehors et un drôle de pont bien rond qui mène à un abri rocheux dont le sol est tapissé de petits cairns. L'ambiance m'a paru davantage touristique que recueillie.  Il est vrai que la beauté des environs attire les visites si l'on en juge par la taille des parkings. Ce n'est pas la saison.


Toutes proches, les orgues basaltiques de Garni sont impressionnantes par leur étendue. Le chemin est surplombé par des parois verticales que l'érosion a découvertes. Encore la faut à l'Azat ! Il faut prendre un peu de recul pour juger de la hauteur des falaises. Et l'Azat n'a pas fini son boulot, on remarque des orgues qui affleurent dans les endroits moins creusés. Parmi les herbes, de petites falaises ne manquent pas d'ambition.

Ici, c'est pour l'emplacement d'une photo qui montre l'étendue des orgues mais je ne l'ai p&as encore retrouvée :-(


Garni, ça n'a pas l'air de grand chose comme bourg. On y trouve pourtant à manger et un temple grec reconstruit sèchement, placé là en bout d'une esplanade surplombant la falaise.



 Étrangeté d'une architecture grecque ici en pierre noire, reconstruit après être allés chercher les pierres encore reconnaissables dans le ravin où le tremblement de terre les avait jetées. Les pierres du temple grec qui se tenait là sont en minorité bien entendu, la restauration en anastylose (Nadine  ?) a inclus les éléments d'origine entre ceux qui ont été taillés et montés récemment en utilisant les techniques d'alors sans mortier et avec des agrafes de fer. Il ne reste pas grand chose d'autre comme traces à part les bains peu mis en valeur par une couverture rappelant les toits en éventail de certains lieux de culte.


Peut-être a-t-on voulu trop bien faire, trop propre à Garni, pour une fois qu'on tenait un temple grec ? Peut-être sommes-nous trop habitués à la poésie des ruines ?

 

 

 Après, eh bien on fait de la route vers le sud, vers Khor Virap qui serait le premier lieu saint de l'Arménie chrétienne, depuis le septième siècle. Reconstruit au treizième, doté d'une université et d'une vue imprenable sur les deux monts Ararat. On y visite la crypte souterraine où il fallait bien avoir jeté un chrétien précurseur. Il y est resté des années avant d'être rappelé à l'air libre pour faire un miracle royal et permettre à la chrétienté de se développer comme religion d'état.

A l'horizon, le grand Ararat, plus de 5137 mètres, est accompagné par le petit, à plus de 3000,  neige et calotte glacière pour les deux. Là haut, certains rêvent encore de découvrir l'arche. Et nous ne pouvons pas nous en approcher parce que c'est maintenant en Turquie au grand dam des Arméniens qui ont perdu la région dans un des conflits meurtriers dont les habitants de la région ont été victimes bien avant le célèbre et malheureux génocide. Les relations avec la Turquie interdisent tout passage terrestre vers les deux belles montagnes à l'horizon.


NOus revenons dans les embouteillages de Yerevan pour emprunter l'autoroute vers le lac Sevan vers notre location. Cette location AirBnb, eh bien il s'agit d'abord la trouver, le lien communiqué n'étant pas fonctionnel. Et puis, à propos de communication, il nous faudra presque trois heures pour débloquer la situation. Les hôtes n'avaient pas prévu grand chose, voulaient être réglés en liquide au mépris des règles d'Airbnb alors que nous avions déjà réglé en ligne. Entre russe, arménien, anglais, et français, les traductions sur smartphone ont chauffé et nous avons pu nous en sortir. Reconnaissons au propriétaire et à Airbnb la mise en place d'un beau concours de lenteur de réaction qui a bien entamé notre soirée. Ah, je n'ai pas ajouté qu'il fait froid, quelques 6 degrés dehors, et pas beaucoup plus dedans puisque personne n'avait mis le chauffage. Personne n'avait beaucoup pensé d'ailleurs à l'accueil : le "cottage" est humide, odorant, manque de couvertures, couverts, vaisselle, casserole. Il faut qu'on réclame un peu...

https://www.actualitix.com/wp-content/uploads/2018/03/carte-armenie.jpg






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