samedi 5 novembre 2022

Yerevan, le retour

Vanavank est tout proche de notre hébergement. La presqu'île et son monastère attendent les touristes qui ne devraient plus tarder d'après les infrastructures, parkings, stands, mendiants (j'ai beaucoup aimé celui qui téléphonait d'une main, sébille dans l'autre).
 

Du monastère originel subsistent la chapelle et quelques structures mais aussi la vue sur le lac Sevan, devant nous à perte d'horizon, immense, parcouru de petites vagues marines.Au loin, les montagnes se poudrent de neige. Il fait frais et le vent n'améliore pas la température. Les moines devaient réaliser leurs enluminures dans la souffrance.
 
 
Nous ne quittons pas le lac, en route vers le cimetière de Noratus. Le paysage de steppe tranche brutalement sur le bleu froid du lac, ses plages et des cabanes ou quelques immeubles de villégiature. Il fait 11 degrés. Le vacher qui surveille ses quelques vaches est bien couvert.
 
 
Noratus est connue pour son cimetière plus étendu que le bourg lui même. Les nombreux  khachkars attirent les visiteurs et de vielles dames en noir, avec l'équipement complet, jupe, fichu, courbure du dos, ces vieilles dames en noir proposent des chaussettes tricotées et des visites en anglais approximatif ou en russe bien maitrisé. Souriantes, elles ne s’offusquent pas d'un refus poli.
 
 
Il va falloir que je tente d'expliquer ce que sont ces khachkars, ces stèles qui symbolisent la religion locale, aussi importantes que les croix. On les trouve partout, elles ont été enterrées pour les soustraire aux destructions des envahisseurs ou alors modifiées, on donnait les traits des Mongols aux visages en espérant leur préservation, les monastères les collectionnent, ce cimetière en est rempli 
 

Enfin, c'est une manière de parler : les cimetières sont tellement étires qu'ils ne semblent pas remplis, les tombes s'étalent et mettent les morts à l'aise. Tant de place pour une ou deux personnes nous étonne, et puis on peut trouver aussi une table et des bancs orientés vers la stèle, on vient peut-être ici pour pique niquer, partager une tranche de vie avec les défunts. 
 
 
D'ailleurs, les deux qui discutent dans leur Lada ne sont pas tristes. On ne se comprend pas mais on rigole bien et je repars lesté d'un gobelet de gnôle (Chacha, palinka ?) Et un bonbon pour sucrer le goût après le cul sec de rigueur.



Le pompiste, lui, a l'air de se demander pourquoi on ne lui prend que 15 litres d'essence. Il ne peut pas savoir que nous devons rendre la voiture avec la quantité de carburant que nous avions en la prenant.
 

Hovhannavank, avec une orthographe compliquée, nous change de monde. Finis les montagnes, là les reliefs sont limités à la faille profonde que surplombe le monastère.
Nous tentons un café mais.... Il n'y a pas d'eau. C'est manqué.
 

Saghmosavan, le dernier monastère de notre série avant de revenir à Yerevan. Encore une faille, des visiteurs avec des bambins et, dans la cour, un lieu gazonné planté de petits sapins qui nous a semblé être un cimetière d'enfants non baptisés.
 



 Tous ces monastères ont chacun leur particularité, leur atmosphère. Certains sont largement fréquentés par les touristes, aidés par un superbe environnement très attirant ; d'autres, dans un coin davantage paumé, sont plus intimes.

Notre balade monastique aura représenté trois jours de voiture et nous nous préparons à six heures de minibus demain pour revenir à Tbilissi

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