jeudi 28 septembre 2023

La vallée du Célé

Ils sont tous plus jolis les uns que les autres, ces villages qui parsèment la vallée.
On peut y rencontrer un moulin accolé à la falaise qui reçoit son eau d'en haut, des demi maisons qui s'affichent avec soin pour éviter d'être confondues avec des maisons troglodytiques mais on les a reconnues quand même, des châteaux du XIII°également qui peuvent avoir été abattus à la révolution et rebâtis au début du XX pour être ruiné désormais, des biefs, des peintres dans des abbayes à ciel ouvert, une résurgeance dans la rivière avec des plongeurs partis pour l'exploration de la grotte (6 km de long) et même des touristes à la fin du trajet quand on approche de Bouziès.
 Mais là, le Célé se sera déjà jeté dans les eaux du Lot par une belle courbe finale.
Avant la vallée, ce matin (nous avons dormi en hauteur dans le Causse), nous avons eu droit à la vision d'un cerf en balade alors que nous cherchions un dolmen indiqué sur la carte.
C'est spectacle ouvert toute la journée.
Nous sommes maintenant sur le Lot après une visite à Saint Cirq Lapopie au milieu des visiteurs espagnols entre les boutiques d'artisanat d'art habituelles.
 Vertigineux, cher et tout propre, Saint-Cirq, peut-être plus touristique que lorsque André Breton le fréquentait. 
Mais à l'ombre le soir ; pour les photos, il vaut mieux venir au petit matin.

mercredi 27 septembre 2023

Autour de Figeac

Figeac draine des touristes et répand des odeurs d'égout dans les petites rues du centre ville si jolies au milieu des façades préservées. Y'a pas, l'architecture ici c'est vraiment à mon goût.

 On commence par le musée Champollion qui collecte des artefacts autour de l'histoire de l'écriture. Normal: nous sommes ici dans la patrie de naissance de Champollion, la référence est intéressante pour tous y compris les commerces (j'ai bien aimé le café Pierre et Rosette).

Intéressant ce musée, un peu frustrant parce que très (trop?) didactique. Le billet nous ouvrira l'accès au musée de l'illustration plutôt catastrophique : une exposition sans ambition ni fil conducteur du rôle des illustrations d'ouvrages depuis les incunables. Ouais, bof, là il faudrait choisir : travailler la scénographie ou jouer la gratuité.
Avec quelques balades, quelques haltes, nous repartons de Figeac en milieu d'après-midi et il fait chaud.
 La vallée du Célé nous cache souvent la rivière mais nous offre de beaux points de vue : sur un moulin et sa plage avant Corn, sur des hameaux aux pierres claires et aux toitures pointues plus ou moins anciennes, sur un de ces châteaux anglais, ces drôles de forteresses moyennageuses troglodytiques qui dominent la vallée en se rencoignant dans leur falaise.
Et puis nous montons sur le Causse, ses immenses prés à l'herbe à peu près sèche, des grandes fermes et ces murets de pierre sèche qui ont dû occuper des générations.
Dodo dans un recoin pas si tranquille : une voiture et un tracteur sont passés sur la route non goudronnée en contrebas.

Entre Cantal, Lot et Aveyron

Maurs, c'est dans le Cantal, l'Auvergne, la région Auvergne-Rhône-Alpes. Aurillac est bien plus éloignée que Figeac, à 20 minutes, dans le Lot, en Occitanie.
Le Célé, je ne le connaissais même pas ! Il passe à Maurs et coule vers Figeac pour le plaisir des kayakistes et des pêcheurs. A nous aussi, il plaît bien.
Sur la carte, nous avions repéré la boucle qu'il traçait autour de Capdenac. Mais des Capdenac, il y en a plusieurs.
C'est Capdenac-Gare que le Célé ne veut pas quitter mais ça n'a pas empêché l'installation de la grosse gare qui a provoqué le développement de la ville à la fin du XIX. Même l'église arbore des vitraux représentant le chemin de fer ! La ville est étendue, vivante, elle garde quelques bâtiments anciens dont des bains douches dont l'apparence est préservée. Nadine se souvient des bains douches detruits d'Aurillac.
Capdenac Haut domine la ville sur ses falaises. En bas, c'est l'Aveyron. En haut c'est le Lot, on partage la toponymie et la région mais pas le département ni l'ambiance. Capdenac est moyenâgeuse, touristique, rénovée et toute propre, avec des propriétés imbriquées les unes contre les autres, de hauts murs qui dissimulent des jardins. On entend quelques conversations par des fenêtres ouvertes mais on voit peu de monde. On repère peu de magasins et beaucoup de congés annuels affichés sur les quelques vitrines. Un restaurant concentre sur sa terrasse terrasse l'essentiel de la vie et de la clientèle des campings-cars parqués plus bas.
Comme nous, les visiteurs ont les cheveux blancs en cette saison. C'est cette tranquillité qui nous incite à rester là pour la nuit.
A Capdenac, on a pensé retrouver le site d'Uxellodunum, la dernière bataille de la guerre des Gaules mais, pas de chance pour les archéologues locaux, il y aurait davantage de chances que ce site soit au Puy d'Issolud à plus d'une heure de voiture en direction de Brive.
En tout cas, on sait que ce site est occupé depuis plus de 5000 ans, qu'il a été très actif jusqu'à l'époque du tourisme mais qu'il semble préservé des habituels ateliers d'artisanat.

dimanche 10 septembre 2023

Jour 18 : Cluny

 

Dernier jour de balade avec une visite de Cluny  (Wikipedia). Nous y arrivons tôt et bénéficions d'un moment de tranquillité avant les groupes organisés.


 Cluny (second lien, avec des images), il n'en reste pas grand-chose depuis le 18ème. Les reconstitutions sont indispensables pour prendre conscience de l'ampleur des bâtiments. Des travaux en 3D mais surtout des maquettes, nous permettent de nous faire une idée de l'architecture, aidés par les déambulations dans les parties encore debout.


 Encore debout, l'école des Arts et Métiers, une visite sommaire fait partie des lieux que notre ticket nous autorise. Les étudiants et enseignants ont pris l'habitude de ces touristes qui ont un peu l'impression de violer un espace privé ; les archéologues qui creusent le gazon aussi. Personne ne se donne la peine de lever la tête ou de faire un pas de côté pour des visiteurs qui représentent sans doute un mal nécessaire, peut-être pas suffisant au vu de l'état des bâtiments de l'école.

 

Bon, on ne dérange pas (trop), on s'en va rapidement. De toutes manières, il commence à faire chaud, le musée à cette heure fermé, et il nous reste un peu plus de trois heures de route pour rentrer.


 Bon, d'accord, cet article est un peu bâclé. Je ferai mieux dans quelques jours avec un poil plus de travail, de temps et des (vraies) photos tirées d'un (vrai) appareil photo. Le téléphone me va moins bien. Heureusement que Nadine est là pour photographier.

jeudi 7 septembre 2023

Jour 17 : retour par le Jura

Nuit courte. Il faudra bien que j'apprenne à dormir un jour, un matin...

  D'ailleurs, ce matin, pas le temps pour un café. Il faut réparer la prise électrique de la glacière. Il ne faudrait pas gaspiller le beurre. Ou le Comté de la région.

Nous avons prévu de revenir at home en deux jours. Nos détours nous feront parcourir davantage de kilomètres mais en plusieurs étapes.
Donc on commence avec un petit tour dans le Doubs qui fera la première partie, plus exactement vers Maîche, au lieu dit les Échelles de la Mort, près deusine hydroélectrique du Refrain.
Les échelles s'avèrent plus impressionnantes à cause de leur nom que lors de leur ascension. Au contraire, elles nous permettent de grimper facilement vers le belvédère. En face c'est la Suisse, des prés en pente légère protégés de la falaise par quelques arbres. La vallée encaissée du Doubs forme la frontière. Cette région de reliefs somme toute modérés se distingue par les tranchées que creusent les vallées. En haut, c'est vert et clair, des village posés sur des prés, le tout bien propre et rangé.
Sur les pentes abruptes, les falaises rocheuses ou la forêt dont l'exploitation intensive depuis des siècles ne doit pas être toujours facile.
En bas, entre les parois, dire que nous serions dans la pénombre en ce jour très ensoleillé , ce serait largement exagéré. Il n'empêche que les habitants ne devaient pas voir le soleil tous les jours. Et rejoindre la vie là-haut nécessitait de longues marches ou l'utilisation des échelles.
Les contrebandiers en avaient l'usage. La Suisse est tellement accessible de l'autre côté du Doubs qui ne représentait pas un véritable obstacle.
Et puis il y a eu le barrage. Début du 20 ème. Vivait ici une communauté jusqu'en 1971. Il y avait même une école privée de l'EDF qui a pu accueillir jusqu'à 21 élèves.
Il est difficile d'imaginer leur vie.
Après, Morteau ne nous retient que le temps d'un café, une fruitière le temps de l'achat d'un peu de fromage puis nous roulons pendant encore deux heures face au soleil couchant vers Cluny. Ce sera notre visite de demain. En attendant, on a trouvé un petit coin dans les bois à côté d'un étang de pêche.

mercredi 6 septembre 2023

Jour 15 : Pilsen et l'Allemagne

C'est le matin. La route voisine s'entend bien, quelques pêcheurs se sont garés sur le parking proche, discrets. Les passants sont souvent très avenants et ils ne nous ont pas donné l'impression d'être dérangés par notre présence quand ils nous remarquaient : nous privilégions des coins assez discrets pour les nuits.
Pilsen nous attirait pour la brasserie mais aussi pour le musée de la marionnette, en plein centre ville, superbe (le musée, mais le centre ville n'est pas mal non plus).
Le musée des marionnettes est situé sur la place centrale de Pilsen, cette place généralement rectangulaire, bordée de ces façades Renaissance aux tons pastel plaquées sur des maisons dont on devine parfois qu'elles sont moins hautes que ne le ferait croire leur apparence. Ce placage assez vaniteux, on s'en lasserait maintenant , on préfère regarder les sgraffites ou des maisons plus discrètes.
Tout ça pour dire que Pilsen, comme les autres, possède sa place, sa colonne de la peste, ses pavés, et que cette ville importante ne se contente pas d'héberger la plus grande brasserie de Tchéquie et les usines Skoda, elle hébergé également un superbe petit musée de la marionnette.
Nous sommes accueillis avec le sourire, payons trois fois rien, et partons à la découverte de plus de deux siècles d'histoire.
Depuis la fin du 18 ème, les marionnettes sont documentées ici à travers trois étages d'expositions avec des préposées qui spontanément viennent nous guider, nous lancer les vidéos ou les mini théâtres avec les automates, nous aider à profiter des installations interactives du troisième étage.
Nous nous retrouvons à manipuler maladroitement, à tourner une manivelle par ci, actionner un levier plus loin. Il y a même une pièce avec de nombreuses marionnettes et un théâtre à disposition. Une maman et son fils se lancent dans des improvisations amusantes.
Après Pilsen, il nous reste une étape tchèque, surtout pour un café et une glace.
 Et nous partons pour une traversée vers l'Ouest, six heures d'autoroutes encombrées et de files de camions à travers l'Allemagne. La voie ferrée n'a pas dû être adoptée ici à voir ces théories de bahuts, les aires encombrées où il n'est pas possible de trouver une place, des ralentissements jusqu'à l'arrêt dans certaines montées ; l'autoroute allemande est rapide, efficace mais elle n'est pas reposante entre les camions à négocier à droite et quelques bolides à gauche sur les voies où la vitesse est libre.
Partis de Tchèquie en fin d'après-midi, nous nous posons près de Fessenheim le soir. 

mardi 5 septembre 2023

Jour 14 : de Prague à Pilsen

Dormir en ville n'a pas que des avantages quand on a le sommeil léger. Pourtant, notre coin était plutôt bien choisi mais nous n'avions pas prévu la vitesse de certaines voitures dont le souffle faisait bouger notre fourgon. La nuit, le Praguois n'hésite pas !

Donc lever assez tôt pour moi quand la vieille ville, le pont Charles étaient fréquentés par les lève tôt professionnels, ceux qui nettoient pour les autres dans les rues ou les hôtels, ainsi que par quelques asiatiques que j'imaginais victimes d'un décalage horaire.
Les lieux où des fêtes se déroulaient hier soir, ceux où les restaurants débordaient largement dans la rue, ils sont rangés, presque propres, le "presque" étant justifié par des poubelles encore pleines ou une canette oubliée.
Ce matin, c'est le quartier juif qui nous occupe avant l'arrivée des groupes. Le cimetière juif, on a tant lu à son propos.
Nous n'avons rencontré le golem que placardé sur un restaurant chic du quartier. Ce quartier lui-même est plutôt un concentré de boutiques d'articles de luxe avec des ambitions de Champs-Elysées.
Un escalier puis un passage vouté permettent d'accéder au cimetière. Les tombes sont tassées les unes sur les autres, il peut y avoir jusqu'à 12 étages de sépultures ici, dans un fouillis de pierres tombales plus ou moins bancal. L'endroit n'est plus utilisé depuis longtemps que pour certains offices et surtout les touristes.
Des touristes qu'on retrouve à la synagogue espagnole. C'est maintenant un musée à la décoration chargée centré sur l'histoire des juifs du ghetto au vingtième siècle.
Comment livrer la bière dans un endroit fortement consommateur? En camion citerne.
Avec tout ca, nous repartons seulement vers midi. L'autoroute pour Pilsen, plus précisément la brasserie Pilsen Urquem, principal fournisseur pour les Tchèques assoiffés mais pas seulement puisque la bière est exportée et l'entreprise appartient à Asahi (Japon).
Ici, in a modernisé les équipements mais on se vante de produire la même bière que les fondateurs dans une continuité mise en avant dans le discours.
Les visites sont toujours guidées (la guide régentait le groupe avec autorité). Nous avons suivi un groupe d'allemands tout en lisant des explications en anglais. 
Ça a fini dans les souterrains avec une dégustation, des souterrains toujours utilisés, encore agrandis pour accompagner les augmentations de production..
Ce soir, on joue à fourgon perché en bordure d'un petit lac.