lundi 28 octobre 2024

A travers la Bosnie-Herzégovine

Si la Bosnie Herzégovine commence par un accueil, ça pourrait être celui du douanier dans sa guérite : impersonnel, et puis une question sur notre destination, et puis ma réponse l'a amusé, un sourire, bienvenue, froid puis sympa le douanier.

Cela pourrait être l'accueil de notre logeuse. Elle nous attend dehors (les maisons n'ont pas toutes de numéro), nous avons droit à une assiette de charcuterie et fromage, vin, coca, jus de fruits... Sympa la propriétaire.
Ici, de nombreux appartements sont chauffés au bois.
C'est un territoire serbe, ses quatre enfants, son frère, portent des noms serbes. Elle nous fait la pub d'un monastère proche. On l'a visité, c'était l'office du dimanche matin, il y avait un monde fou, ça ne rigolait pas.
On s'est baladés dans la ville fatiguée. Les immeubles sont bien gris, les pavillons de banlieue ne sont pas toujours terminés, les rues manquent d'entretien...
C'est peut-être cette région qui est défavorisée : quand nous progresserons vers le sud, nous aurons l'impression d'avancer dans le temps, les routes seront plus soignées, les villes et les gens plus "modernes". Banja Luka offre un centre ville qu'on pourrait trouver dans une petite ville occidentale, avec rue piétonne et cafés branchés. Il fait beau et les gens sont nombreux. Certains sortent des offices religieux, d'autres suivent des landaus, les terrasses sont bien occupées.
On ne peut pas se contenter de boire des cafés en regardant les gens vivre alors on repart vers le sud. Dans la banlieue aussi, les gens prennent leur temps. Ils sont nombreux ou moins concentrés aux mêmes endroits et nous imaginons des cafés bon marché. Il faut résister, continuer à rouler vers la rivière Vrbas qui a découpé une superbe vallée encaissée entre deux parois.
C'est fini, la Vrbas est apprivoisée et de nombreux barrages l'ont mise au boulot. Ça permet d'attirer les touristes dans les endroits plats où on aura pu aménager un restaurant, un camping ou une base nautique.
Mais aujourd'hui, c'est une étape de liaison : on roule. Et rouler la nuit n'est pas facile sur ces petites routes sinueuses sur lesquelles on peut rencontrer un cycliste ou un piéton bien sombres.
Mostar est une grande ville dont le quartier touristique se concentre autour du célèbre pont. Il m'a un peu déçu ce pont. On en a tellement parlé, on en a fait le sujet d'un livre, il a été bombardé, les efforts pour le reconstruire ont mobilisé plusieurs financeurs internationaux et il est là tout frêle, pas tellement impressionnant, moins élégant que les deux tours des extrémités. Est-ce une frontière , est-ce un lien ? Il y a un côté musulman et un côté chrétien. Les mosquées et les églises jouent à qui construira le plus haut.
De nombreuses femmes sont voilées, plus ou moins : le plus, c'est le tchador complet qui ne laisse à découvert qu'un rectangle mince au niveau des yeux. Celle-ci, devant moi, semble très à l'aise, bien droite, mince et grande, elle tient son homme par la main et n'a pas du tout une position soumise. La voici qui porte la main du gars à la bouche pour un baiser rapiide. Au temps pour les idées préconçues. Les fidèles du monastère de ce matin me mettaient plus mal à l'aise que toutes celles qui tiennent les boutiques ou se baladent, souriantes.
Mais pas que , d'autres font la gueule. Mais le bosniaque fait souvent la gueule et klaxonne facilement, et le sourire est éclatant quand on échange, un mot, une politesse, les rares conversations.
Finalement, Mostar vaut pour ses restaurants au-dessus de la rivière avec vue sur le grand pont. Parce que des ponts il y en a d'autres, pas plus épargnés par la guerre mais certains des 12 originaux sont reconstruits.

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