jeudi 24 octobre 2024

Pas de côté à Venise

Pluies éparses qu'ils disaient à la météo ! Non. La pluie aura duré toute la journée, plus ou moins forte mais permanente, et la pluie, ça mouille, et nos sacs ne sont pas tellement étanches, et le parapluie n'est pas tellement grand, et Venise est humide dessous, autour et dans l'air. Il ne fait pas beau.
  
Avec l'embarcadère à cinq minutes à pied, puis un gros quart d'heure de navigation, la cité est vite accessible. Nous n'avons pas vu grand chose du trajet à travers les vitres trop embuées et nous avons débarqué dans le clapot permanent provoqué par la cicurlation intense. Des bateaux de toutes sortes transportent du carburant, du courrier, des colis, des gravats, des policiers, des pompiers, des touristes, rien ou quelque chose qu'on ne sait pas mais ils voguent de bon cœur dans la lagune.
On les retrouve dans les canaux où ils vont un peu moins vite mais encore assez rapidement pour provoquer des vagues qu'on imagine martyriser les fondations des immeubles.
Ces immeubles n'ont pas toujours une apparence soignée, les murs sont parfois lépreux et Venise reste toute propre et bien soignée seulement dans certains quartiers. C'est aussi là qu'on retrouve la plus grande concentration de touristes.
Aujourd'hui, ils sont généralement sous des parapluies.
D'autres quartiers sont moins fréquentés : peut être est-ce un effet du mauvais temps, peut être sommes nous déjà hors saison, ou bien les gens se regroupent autour des musées les plus connus ? En tout cas, les différences entre les quartiers sont nettes. Certains bouquets d'immeubles récents seraient transposables dans d'autres villes banales ; certaines rues auraient besoin de soins ; des façades fatiguées semblent abriter de superbes logements et des jardins protégés quand d'autres n'ont aucune prétention au luxe.
Des gens vivent là et supportent des conditions particulières : l'afflux touristique bien sûr, les escaliers des nombreux ponts sur lesquels les cabas à roulettes peinent, la distance pour trouver un magasin, les crues qui seraient plus fréquentes et pour lesquelles des passerelles sont prêtes à être installées ainsi que des protections de bas de portes, les odeurs pas toujours très fraîches. Vivre à Venise est un engagement.
Et ça fonctionne. Le matin, les éboueurs passent en poussant leur chariot. Ils crient pour prévenir et parfois, on jette une poubelle de l'étage, ou on la laisse derrière une porte, ou on l'apporte en main propre.
 Dans la journée, les livreurs s'approchent avec une barge puis continuent leur livraison avec des chariots adaptés qu'ils manœuvrent pour passer les marches.
 Le soir, des écoliers crient et jouent au retour de l'école.
Nous avons repéré quelques magasins pour les gens d'ici, outillage, coiffeurs, et quelques affiches pour des activités sportives mais aussi des vitrines condamnées, des commerces de proximité abandonnés.
C'est sans doute fait un petit pas de côté par rapport au vécu de nombreux visiteurs. Notre balade dans les rues a soigneusement évité les musées et monuments dont les files d'attente nous faisaient fuir au profit de quelques arrêts café ou snack dans des lieux qui paraissaient sympas.
L'arsenal nous a impressionnés, c'est un vaste quartier clos et protégé, maintenant largement occupé par l'armée (ou la police ?). C'est ici qu'on aurait inventé une forme de travail à la chaîne : il fallait produire en quantité ces bateaux qui on fait la force de la cité. La place Saint Marc aurait été plus agréable sans la pluie, mais on commençait à en avoir assez de se faire tremper.
Nous n'avons pas vu Venise la nuit : c'était pourtant au programme et la pluie devait parfaire l'esthétique de la ville mais l'appareil photo prenait la buée, nos dos prenaient l'eau, et l'averse était de plus en plus forte. Retour au fourgon pour sécher un peu.

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