vendredi 9 août 2019

Derry


Choisis ton camp, camarade. Derry ? Tu es irlandais. Londonderry ? Te voilà loyaliste, peut-être anglais. Vérifie bien.


Nous n'avons pas bien vu où on a caché la frontière mais les cartes sont formelles : Derry c'est du côté de l'Ulster, de la livre sterling et des unités de mesures bizarres. Quand il a fallu payer le parcmètre, nous n'avions même pas assez de monnaie en pennies tout aussi incompréhensibles. Heureusement, les horodateurs de Derry avalent les euros, aussi contents que si on leur refilait des livres.


A Derry, les remparts entourent une petite cité datant des conflits de l'époque où on profitait de la religion pour se fiche sur la tête. Et puis le temps est passé.


Après la banlieue, nous sommes dans des quartiers qui ont occupé les actualités pendant de longues années.


Ces images de l'histoire, elles sont maintenant à la disposition des passants sous forme de fresques. Et les visiteurs en redemandent si on en juge par les groupes qui suivent leur guide.


Toute une économie du tourisme s'est mise en place dans un quartier qui s'est bien amélioré depuis. Un petit musée retrace une histoire assez récente pour exhiber des vidéos, photos, enregistrements, objets divers. Pas de soucis de conservation pour la veste de tweed ou le chemisier percés par balle.


Pas de souci de compréhension pour les armes des forces de maintien de l'ordre. On reconnait des versions plus anciennes des matraques et des engins à tirer des balles de caoutchouc qu'on a bien détaillés en France ces derniers temps.


Du côté "protestant", une grande affiche disant qu'on ne se rendra pas. No surrender. La formule est célèbre depuis le siège de la ville par les troupes catholiques. Il parait que les tensions sont apaisées avec un développement économique plus harmonieux.


La ville est petite. On revient du côté dit "catholique" pour une série de fresques. On y prenait souvent les mouvements pour les droits civiques. comme sujets


Elles sont bien fraîches, ces fresques. On entretient le souvenir et on soigne les gazons et les visiteurs. Le musée organise périodiquement des rencontres avec des témoins.


Les anglais étaient en haut, dans la vieille cité qui dominait le reste de la ville. Pratique pour surveiller depuis les remparts. Ici le quartier tendance catholique aux maisons ouvrières. Des rangées d'habitations, de jardinets, de ruelles ou d'allées. Un grand parc, du gazon qui semblait moins vert, moins propre quand on le voyait à la télé.


Les remparts surplombent le reste de la ville, que ce soit le quartier protestant, du côté du fleuve, ou le quartier "catholique" qui semble bien vulnérable de là haut. Comment imaginer que les troupes britanniques aient passé deux ans sans pouvoir y entrer ?


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