jeudi 8 août 2019

L''irlandais...


Il est étanche, on l'a déjà compris. Il sait manifester à l'égard de la pluie une indifférence qui ne doit pas nous abuser. Lui aussi, il doit avoir ses limites.


Et puis il gère le temps avec finesse. Il sait, lui, que la pluie cessera. Le barbecue aura lieu. Le feu de camp aussi. Tout à l'heure.


L'irlandais qui a réussi sait faire des compromis. Si ses pubs sont sombres et sonores, ses maisons sont vastes et équipées de larges huisseries pour faire entrer le plus de lumière possible. Quand il n'y a pas de véranda, une pièce présente des baies vitrées pouvant donnant au moins sur deux côtés, si possible sur un bel environnement.


Car cet irlandais est assez à l'aise pour construire des maisons souvent blanches un peu partout, un peu n'importe où, y compris dans des beaux coins où elles n'ont rien à faire.


Au mois d'août, l'irlandais, surtout l'autochtone, fait davantage la gueule dans les endroits touristiques où il a l'excuse d'être perpétuellement embêté par des touristes de notre genre qui prenons de la place sur la route et dans des coins plus ou moins accessibles qu'il pensait être seul à connaître.


L'irlandais salue du doigt, de la main ou d'un sourire les gens qu'il croise. Il se lasse un peu avec le touriste au volant d'une voiture de location ou d'un camping-car bien encombrant sur des petites routes à une voie seulement, même quand elles sont bien droites, ce qui est exceptionnel.


Comme ailleurs, l'irlandais dans la dèche existe aussi mais il n'habite que dans des zones moins touristiques, à l'exception des paysans et pêcheurs utiles pour la couleur locale.


L'irlandais de la campagne, même s'il n'est pas pêcheur, fréquente facilement les églises le dimanche matin et les cimetières le soir. L'organisation d'une messe dans un cimetière est alors l'occasion d'attirer la foule qui ne sait plus à quelle tombe se vouer.


Il n'y a pas que dans les cimetières que l'irlandais est très propre. Les seules poubelles qu'il utilise à l'extérieur sont celles du tri des verres classés selon leurs couleurs. Pour le reste, il faut tenter de se contenter de quelques corbeilles quand elles existent. Il se débrouille alors pour en obstruer partiellement l'ouverture pour empêcher le passant de l'utiliser à autre chose qu'un mouchoir ou un mégot de cigarette. L'environnement peut en souffrir.


L'irlandais pêcheur dans la mer peut exploiter de grands bateaux rutilants dans de grands ports spécialisés. Il peut aussi être un artisan sur des bateaux plus modestes et rarement mieux tenus que les petits ports qui émaillent la côte.


Peut-être parce que la pluie sur les lunettes ne facilite pas la vision, l'irlandais prévoyant peint les moutons en couleurs. Cette façon de faire n'est pas propre à l'Irlande mais le nombre des bêtes et les verts de la campagne permettent d'essayer toutes sortes de coloris.


L'irlandais est un farceur qui laisse entendre qu'une reconstruction du 19° siècle sur un modèle copié du Moyen Age aurait quelque chose à voir avec un fort du néolithique.


L'irlandais est joueur quand il fait passer une route à travers un terrain de golf, mais il prévient gentiment.


On pense que l'irlandais a sans doute trouvé l'idée de la Guiness dans ses torrents.



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