vendredi 21 octobre 2022

Ah les touristes !

 Jeudi matin à Istanbul, il fait encore soleil mais le temps menace de tourner à la pluie, ce qu'il fera sans remords en fin de matinée. Nous avons une longue marche devant nous pour rejoindre les quartiers touristiques, d'abord la tour Galata - on y reviendra tout à l'heure - et puis le pont éponyme après une balade sur les quais.


Les commerces sont organisés par quartiers. Nous traversons ainsi le quartier des électriciens avant d'atteindre les accastilleurs. On ne fait pas dans la demi mesure ici :

Le pont rejoint le quartier des monuments les plus visités. Les pêcheurs à la ligne patientent derrière leurs cannes. De temps en temps,un petit poisson mord, le pêcheur est content,peut-être la prise rembourse-t-elle le gobelet de thé qui attend à côté ?

Arrivés de l'autre côté. On le savait bien que le quartier serait fréquenté : l'entrée de Topkapi fait peur.

Des touristes turcs et pas turcs, des écoliers, des groupes organisés, tout ce monde est là pour visiter les monuments.

 C'est la même situation pour Sainte Sophie, inaccessible à moins d'accepter l'idée de poireauter pendant quelques heures. L'orage éclate à ce moment. Il dure peu mais la bruine continue un moment encore. Notre refuge, la mosquée bleue.

 

Là aussi, il faut attendre un peu mais c'est beaucoup plus fluide. L'attente sera plus longue en sortant car il faut attendre que les précédents se soient chaussés pour avancer. En effet, les mosquées imposent de se déchausser pour entrer. Les femmes doivent se couvrir les cheveux, éviter les vêtements trop courts, les hommes n'ont pas droit au short.

Bon, c'est bien chargé aussi. Et décevant : il n'y a pas grand chose à voir, les murs sont cachés pour travaux - et les travaux ne vont pas avancer bien vite si les visites se poursuivent à ce rythme. Quelques fidèles prenaient leur temps dans une partie réservé à défaut d'être intime.

 J'ai préféré la deuxième mosquée que nous avons visitée, plus discrète. Nous n'avons pas attendu pour nous déchausser, les gens ne se bousculaient pas mais discutaient ou paressaient tranquillement sur la moquette. Séparés par une barrière, quelques hommes priaient. 

 C'était plus convivial chez les femmes où on trouvait même une bibliothèque (Nadine dixit) :

Sortie avec un temps maussade. Nous faisons l'erreur de nous installer à un restaurant du quartier touristique dont les prix sont surcôtés. Bon, pas très grave, la viande était bonne, le service plutôt sympathique - mais cette journée me confirme dans mes retenues en ce qui concerne les lieux qui misent trop sur le tourisme et la cuisine trop grassse.

Le téléphone a beaucoup apporté au vendeur d'échoppe. Attendre le client mobilise beaucoup de patience et d'oisiveté. On trompe l'ennui avec un téléphone sur lequel on joue, ou bien on regarde une vidéo, parfois on communique.

Alors, on se fait livrer un thé. On va le déguster en prenant son temps ou en discutant avec son voisin. Les boutiques sont si petites qu'on a peine à y trouver une place.

De place en place, dans un réduit davantage qu'une cuisine, une personne passe sa journée de rravail dans 2 mètres carrés et prépare ce thé qui sera porté dans le marché,cet immense marché qu'est le grand bazar.


Ce grand bazar, on l'aborde du côté des bijoutiers. L'or et l'argent se concentrent dans ces boutiques. Pour ce qui est du goût, c'est variable. L'économie semble florissante même si on ne voit pas d'acheteurs. C'est un peu le cas de la plupart des boutiques qui produisent du temps et se jettent sur le rare client potentiel.

Ce bazar est immense, organisé en quartiers, comme la ville, et sillonné d'allées dans lesquelles on finit par se perdre un peu. Un homme nous indique où trouver le coin des livres où libraires et bouquinistes n craignent pas de proposer à peu près les mêmes ouvrages. Mais comment font-ils pour vivre ? 

Seules quelques échoppes semblent se différencier, l'une en vendant des mangas, d'autres en montant en gamme avec des calligraphies anciennes d'ailleurs très chères.

Nous ressortons après avoir passé de longs moments à arpenter les allées. Nous aurons parcouru 17 kilomètres de marche à pied dans la journée, nous apprendra mon téléphone quand nous rentrerons.

Nous cherchons des points de vue, nous n'y sommes d'ailleurs pas seuls. Les gens sont désinhibés dans leurs rapports aux selfies. Plus tard, nous verrons même un lieu spécialisé dans le genre, près de la tour Galata.

Là, ce seront des photos à deux, en prenant des poses de stars - ou bien en louant les services de photographes professionnels. Le lieu semble célèbre. Nous prendrons un thé en regardant fonctionner cette sorte de studio photo en plein air avec la tour Galata en fond.

Notre balade nous fait passer dans des quartiers trop fatigués aux immeubles en fin de vie. Pourtant, des gens vivent encore ici.

Istanbul peut aussi être très moderne, mais au loin, à l'horizon ou dans le futur. Certains touristes passent ici, comme nous, car il y a là, dans les trous béants qu'ont laissé des démolitions, des emplacement pour tasser les voitures.


Plus loin, c'est la gare.L'Orient Express terminait sa course ici. La gare d'antan est accolée à une autre, plus moderne, impersonnelle et sans doute plus efficace.

Le café fonctionne vaguement. Le musée est fermé pour travaux. Les rails sont recouverts. Les grandes lignes n'aboutissent pas ici, mais plus loin de chaque côté, européen ou asiatique.

Le hall de la gare moderne cache les anciennes façades. Il faut les chercher au loin sur la photo (si, si !).

Du côté des quais, les croisières sur le Blosphore attendent les clients. Ca ne doit pas être le moment. Je me renseigne sur les horaires et les prix (et surtout comment payer - c'est parfois un peu complexe) du ferry pour Harem Street, du côté asiatique, où nous devrons nous rendre pour rejoindre le bus qui nous emmènera en Géorgie.

Un gardien volubile me vient en aide. On ne se  comprend absolument pas mais on rigole bien. Difficile de lui dire que je prévois un voyage dans le futur proche. Il finit par m'emmener voir ses collègues davantage anglophones. J'en déduis que je dois payer 3 tickets, soit 35 TL par personne. Quant aux horaires, c'est pas simple mais on rigole bien, sans doute à mes dépens ?

 








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