lundi 24 octobre 2022

Batoumi

Le tonnerre supplante les bruits des voitures, les éclairs éclairent un ciel plombé. L'orage inonde Batoumi et les flaques nous mouillent les pieds. Nous sortons quand c'est plus calme, c'est parfois raté et nous nous protégeons sous un abri quelconque en attendant une accalmie.

Pourtant, nous sommes arrivés sous le soleil. A la station où nous sommes descendus, nous avons échangé deux mots avec une fille qui pensait rester une semaine sur place, parlait un français rouillé, se débrouillait plus facilement en italien, trainait une valise à roulettes et l'habitude de voyager. Une travailleuse en balade permanente peut-être ?

 Nos sacs sont lourds mais il est trop tôt pour rejoindre notre logement. Notre hôte nous a prévenus qu'avant l'heure, c'est pas encore l'heure, qu'il y a un guy qui partirait à il ne sait quelle heure et que le ménage.... Pas sûr que l'explication soit véridique, mais il en ressort qu'il ne nous souhaite pas chez lui avant l'heure officielle, soit 15 heures.

On se balade vers le petit port de plaisance - pour changer, mais nous ne sommes pas dans un lieu de croisières, plutôt dans un coin orienté vers les loisirs, la pêche, le parachute ascensionnel, la vitesse sur l'eau. C'est dimanche, les gens se promènent, il fait beau.


Une charmante vieille dame nous accueille. Nous avons une heure d'avance mais elle ne s'en formalise pas. Nous sommes logés au fond d'une de ces cours si courantes à Batoumi, enserrées dans les bâtiments dont elles forment un endroit collectif assez tranquille. Les jeunes à qui nous nous adressons tout d'abord n'ont jamais entendu parler d'un hébergement. Et puis quelqu'un nous emmène dans un coin, appelle notre babouhcka en peignoir qui, volubile, parle georgien, nous sourit beaucoup et nous montre les recoins de notre tiny house, mignonne, soignée. Ce sera beaucoup plus tranquille qu'à Istanbul, et nous avons besoin de récupérer.

J'imaginais la rupture plus franche avec la Turquie. Mais je retrouve plein de similitudes autres que les kebabs que nous mangeons à midi. Le quartier turc d'abord, et puis les affiches de restauration rapide, l'état des rues, l'agencement des quartiers, le grand marché où nous passerons longtemps quand nous chercherons assez vainement la gare, les nombreuses boutiques de change, les gros chiens placides aui dorment dans les rues (mais ici ils sont marqués)...

 Reste l'architecture, avec des façades art nouveau, de la déco en dorures partout, des églises surchargées d'icones, quelques statues, beaucoup d'immeubles jusqu'à une quinzaine d'étage de hauteur, et puis évidemment des banlieues assez typées des pays de l'Est.

Quelques détails nous ont étonnés : le nombre de voitures avec conduite à droite, les taxis ne sont pas tous siglés, nombre d'entre eux sont des hybrides, souvent des Toyota Prius. D'autres aux voitures plus fatiguées semblent s'être spécialisés dans les excursions qu'ils proposent aux touristes.


Pourvu qu'il fasse meilleur demain. Il fait un temps à ne pas laisser vadrouiller un couple de touristes dehors.



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