samedi 31 mai 2025

Histoire de hors bord

Notre Malta n'a pas encore fonctionné de la saison. Il démarre, se gave d'essence au point de s'affaler repu et comateux. Plus d'une demi douzaine de démontages n'ont pas guéri le malade.

 
La bougie n'est pas en cause. Elle permet le démarrage. Ce n'est pas sa faute, la pauvre si, au bout d'un moment et lessivée par l'essence, elle ne peut même plus émettre une étincelle.
Les gicleurs vont mieux. Les premiers démontages les trouvaient encrassés, ils sont maintenant propres et disponibles. Ça ne vient pas de là.
Alors on a tenté plus loin dans le carburateur. Le flotteur. Mais il va bien le flotteur, il flotte et c'est ce qu'on lui demande.
Une vis plus loin. Le pointeau. On nettoie, on souffle, on vérifie qu'il coulisse correctement, on remonte.
On essaie. C'est... moins mal. Pour la première fois, le moteur va remplacer les rames pour aller à terre. Il aura de la peine à revenir.
Il faudrait peut-être changer le pointeau lors d'un prochain épisode ?

Retour au Cap Taillat

On nous l'a changé. Nous avions passé ici une nuit tranquille en partant , voici notre retour en plein weekend de l'ascension, dans un mouillage méconnaissable à cause de la fréquentation de dizaines de bateaux qui viennent passer la nuit ici.
Comme nous.
Ils ne sont pas plus gênants que nous le sommes. Ils sont venus ici parce que c'est beau, c'est isolé sans route pour mener à la plage que les piétons doivent mériter. Eux non plus n'en reviennent peut-être pas de voir autant de coques ici.

Il fait beau. On a eu un bon vent pour venir, alors on ne va pas se plaindre. Et puis le soir est calme, la mer s'est débarrassée des vedettes trop rapides et de la houle artificielle.

Il reste un moustique dans le bateau. Je me demande s'il voyage avec nous. Il faudrait le prévenir, qu'il ne nous suive pas plus à l'ouest. Là bas c'est le monde du vent. Les vedettes y seront moins nombreuses qui préfèrent quand c'est elles qui agitent l'eau plutôt que le vent.

mercredi 28 mai 2025

Changement de place

 Toujours aux Lerins, nous avons changé de place pour aller essayer les bouées proposées par la municipalité de Cannes au nord de Sainte Margherite.


Ça représente une heure de moteur sans se presser et, et, et le moteur a bien tourné. Ouf ! On a quand même pris la précaution de partir avec un peu de vent pour ne pas rester en plan en cas de souci. 


Mais il n'y a pas eu de souci. On a trouvé les bouées en circulant avec la carte entre les hauts fonds de la zone (rappel : le sondeur est en panne), on a choisi la bonne (ça dépend de la taille du bateau).


Un ponton n'est pas très loin pour débarquer avec l'annexe (rappel : le moteur de l'annexe est en panne). Il y a même un point d'eau. Par contre, il n'y a aucune boulangerie sur l'île. Les deux kiosques gagnent davantage avec des sandwichs.


Au programme du matin, balade au fort qui surplombe la côte nord et donne accès à  un vaste panorama vers Cannes.


Et puis un détour par l'étang qui accueille de nombreux oiseaux, un observatoire et des promeneurs en nombre qui affluent toute la journée par les vedettes de liaison avec Cannes. Il y a là des touristes de nombreuses nationalités et des locaux qui viennent se mettre au vert pour la journée avec leur glacière et parfois leurs fauteuils pliants.


Mais c'est trop tard pour eux. Ils ne verront pas les dauphins qui sont venus chasser au petit matin entre les îles.



mardi 27 mai 2025

C'est la faute à Beaulieu

Partir de Beaulieu après une balade à terre ce matin, c'est d'abord affronter vent de face et clapot jusqu'à ce qu'on ait doublé le cap  de Saint Hospice qui ferme la baie de Saint Jean Cap Ferrat. Et du clapot il y en a de plus en plus à mesure qu'on s'approche de la pointe. On franchit d'abord la ligne des vedettes au mouillage puis elles grossissent au fur et à mesure qu'on progresse lentement en faisant des bonds sur les vagues.
C'est quand on se dit qu'on a bien fait de changer de moteur, que le précédent aurait été à la peine, à peu près parvenus à la pointe, c'est à ce moment-là que le moteur cale.
L'an dernier, c'était déjà à Beaulieu que le moteur nous avait lâchés. Bon anniversaire !
Sauf que là, il y a du clapot, un peu de vent, et qu'il s'agit de passer cette pointe. Mais ça ira : d'abord le moteur a accepté de redémarrer à condition de rester au ralenti, et puis une voile nous tire au bon cap ou à peu près. On passe la pointe, on double ensuite le cap de Saint Jean avec deux voiles et le moteur fonctionne toujours sans trop accélérer.
On va le garder en route tant qu'il tiendra, parce qu'avec l'état de la mer secouée en tous sens par les bateaux entre Cannes, et Monaco, les voiles ne suffiront pas à nous faire avancer - et puis on ne va pas trop trainer dans cette ambiance.
Du coup, moteur et voiles jumelés, toujours secoués mais bien rapides, on aura une excellente moyenne pour rallier les Lérins où nous trouver une place pour la nuit.
Et le moteur tiendra jusqu'au bout.
La panne : dans les secousses, le gasoil du réservoir a été bien brassé et une cochonnerie est passée dans le filtre.
On nettoie, on redémarre, ça ne fonctionne pas, on s'inquiète, on purge, on souffle, on resserre, on redémarre, ça va.
Et ça occupe une partie de l'après-midi.
Ce matin, c'était balade à terre sur l'île de Sainte Margherite. On n'y vient pas très souvent. Elle n'a pas la même ambiance que sa voisine occupée par les moines. Ici, de grandes allées rectilignes, et de robustes eucalyptus font davantage penser à un parc, un grand parc où on viendrait en bateau, où on trouve quelques restaurants, un ou deux kiosques, un château, un chantier naval, des pompiers, un petit village et une école de voile.

lundi 26 mai 2025

Beaulieu sur Mer

Repartir de Sanremo vers l'ouest, c'est retourner dans les espaces fréquentés par les super yachts, les yachts, les vedettes, et toutes ces machines à moteur qui se plaisent à faire des vagues et consommer du gasoil sans doute détaxé.
La carte les montre agglutinés à Monaco. Mais il y en a partout. Le clapot que nombre d'entre eux génère est capable de stopper notre bateau de presque huit tonnes lancé à plus de 4 noeuds. Ça secoue le gréement dans un bruit de ferraille, les voiles battent violemment et il faut un peu de temps pour relancer la machine. Ce coin n'est pas notre préféré et le spectacle des riches ne rend pas optimiste.
Pourtant Beaulieu est jolie. Nous avions fait de belles balades ici et nous pensions la rade abritée. Mais ça n'était pas les bons jours : outre le clapot permanent des vedettes, la houle a contourné le cap Ferrat et nous a ballottés toute la nuit.
Heureusement, c'était moins agité le lendemain.

samedi 24 mai 2025

Sanremo qui sourit

 Il fait beau vendredi et la houle est bien réduite. C'est une journée à se balader en ville, parcourir les innombrables passages piétonniers, voir un café ou une glace en terrasse, grimper à la cathédrale puis aller voir plus haut si les serres sont toujours abandonnées.

 Sanremo faisait dans la fleur avant d'être détrônée par les serres du nord de l'Europe. Il y a un peu plus longtemps, c'étaient les agrumes. Si on en juge par les citronniers de certains jardins, c'était le climat parfait.
Au marché, livres à disposition 

 Et c'était aussi un lieu de villégiature apprécié. Dabord pour des séjours d'hiver dans un entre soi de la bonne société, puis le tourisme de masse a mis le monde à l'envers et les séjours en été.

 La prison a fermé, la pêche continue, les chantiers navals semblent avoir un peu de mal, la plaisance fonctionne à plein., les yachts nous ont semblé moins nombreux qu'avant mais peut-être sont ils vers Monaco ?
 Nous repartirons demain samedi. D'ailleurs, ce sera notre troisième jour, la limite pour l'accueil à ce quai. Après bien des tergiversations, nous avons décidé de repartir vers l'ouest, prendre le temps pour revenir. Pas de grandes balades cette année, nous avons prévu de remettre le bateau à sec assez tôt et ne voulons pas trop courir.
 Et puis le moteur de l'annexe nous handicape un peu, ainsi que l'absence de sondeur. Par contre, le pilote automatique est une avancée vraiment confortable.

vendredi 23 mai 2025

Sanremo qui gratte

Le baromètre est bien descendu, une grosse houle explose contre la digue et le vent souffle. Nous sommes en plein dans le mauvais temps prévu par la météo. Le plan d'eau du port est lui-même assez remuant et le bateau bouge au bout de ses amarres. Il a fallu régler les tensions, faire au moins mal, les défenses ont déjà déchiré leurs protections en tissu contre les pierres rugueuses. Ça grince, ça couine, ça remue assez fort.

En réglant une garde, je réussis à me faire coincer la tête entre un chandelier et le quai. J'ai eu peur. J'ai entendu quelque chose craquer mais ça va - avec un peu l'impression d'avoir pris une belle baffe sur la tempe et la pommette d'un côté et une plaie légère du côté du quai qui gratte.
Il faut attendre le soir pour être davantage au calme malgré un renforcement temporaire en début de nuit. C'est bien un port.

jeudi 22 mai 2025

Quitter Villefranche pour Sanremo

Tous les matins, un pêcheur traverse la baie entre les yachts pour aller relever ses filets vers une plage interdite au mouillage. On pourrait se demander s'il est là pour la carte postale mais il est trop tôt et sa barque va son chemin tout droit sans s'occuper des touristes.

On a déjà vu des dauphins très intéressés par les apparaux du pêcheur, aussi indifférents que lui aux passants, parfois approchés par des curieux matinaux sur des planches - on dit pas des planches mais des paddles.
Nous quittons la rade sans regrets : la houle était prévue mais elle a quand même bien perturbé notre sommeil. Pourtant, les bébés semblent apprécier ces balancements.

Il aurait fallu un poil de vent en plus. Là, ce sera voile et moteur. D'abord le cap d'Antibes, puis plus loin Monaco, son rocher, son musée océanographique. Après, c'est Menton et la frontière est toute proche. Facile à deviner : en Italie, on voit des serres par dizaines, des viaducs pour les autoroutes, des immeubles un peu n'importe où.
Vintimille et son port qui est désormais une succursale de celui de Monaco après être resté en travaux durant des années.
Enfin, San Remo, la grande ville et le port. Ici, nous avons droit à tous jours de stationnement sur la digue extérieure. C'est moyennement joli, c'est sillonné par les véhicules qui viennent s'y garer, ça manque un peu d'eau et d'électricité mais on est en pleine ville et l'environnement est sympathique.

mardi 20 mai 2025

Orage


Ça souffle bien dans la rade, en rafales agressives qui font tourner le bateau sur son ancre. L'orage gronde sur les hauteurs. Il ne fait pas beau.

Pourtant ce matin c'était baignade. Explication.
Quand on mouille sur un fond important, le genre qui dépasse les 10 mètres et qu'on ne peut atteindre en apnée, on se demande comment on dégagerait l'ancre si elle restait bloquée au fond. Il y aurait la solution de faire appel à un plongeur qui accepterait d'aller voir. Il semblerait qu'un plongeur local soit spécialisé dans l'affaire pour environ 1500 euros.
Une autre solution est de relier l'avant de l'ancre à une cordelette qui remonte sur un flotteur. Comme ça on peut espérer tirer l'ancre depuis la surface en la dégageant des obstacles.
C'est ce que nous avons installé. Mais nous n'avions pas anticipé la profondeur et notre cordelette trop longue s'est prise dans le safran durant la nuit. D'où la baignade de ce matin pour nous décoincer.
Nous en avons profité pour refaire notre mouillage et enlever cet attirail pour éviter un autre incident.
C'était avant l'orage. Maintenant, on patiente. Ça va bien se lever...

Mais avant, le vent passe au Nord et se renforce. Changement intéressant : il est cette fois-ci régulier et ne tourbillonne plus dans la rade. Ça souffle. On s'accroche à notre ancre. Il pleut de temps en temps. Ça va bien se lever.

En tout cas, ça se calme mais il pleut quand même. L'ancre est moins sollicitée mais nous sommes encore enfermés. Ça va bien se lever.

En début de soirée, les nuages s'éloignent et le soleil s'annonce. On en profite pour un tour à terre. Tout près, on connaît un chemin qui monte droit sur la crête entre deux rangées de propriétés protégées par des murs aveugles. C'est dommage, d'ici on pourrait voir les deux côtés de Saint Jean Cap Ferrat. Les points de vue sont réservés aux propriétaires de ces villas anciennes. Il en reste, abandonnées ou en travaux depuis des années arrêtés. On a vu aussi des gens âgés. Mais la plupart sont entretenues et arborent leurs caméras de surveillance.
Il n'empêche, il est bien agréable ce petit chemin qui va redescendre après cette virée bourgeoise rejoindre la route et les nouveaux quartiers du bord de mer.