vendredi 22 juin 2018

Balade roulante

Mardi 19 juin, location d'une voiture à Pollença, pour un trajet touristique dans l'île. C'est vrai qu'on est souvent frustrés, en bateau, de ne faire qu'effleurer les terres, d'en avoir un aperçu seulement marin. Un petit retournement de situation nous fait du bien.


D'abord le monastère de Lluc


Plusieurs bâtiments pour ce monastère à l'organisation rigoureuse. Le premier contact, c'est un parking aux barrières automatiques qui offre la place à 6 € ou la visite du monastère et la gratuité du stationnement pour 5 €. C'est pas de l'organisation, ça ?
 
De toutes manières, ça ne change pas grand chose : on visite assez librement le monastère, qu'on ait un ticket d'entrée ou non. Il faut dire que l'endroit est fréquenté : il a réussi à cumuler les visites des touristes avec les randonneurs qui passent la nuit dans les chambres et ceux qui viennent boire un pot, manger ou prendre une chambre d'hôtel. Il y en a pour tous les goûts et la religion n'est pas mise en avant. On vend aussi des produits locaux, on accueille avec des jardins entretenus soigneusement et surveillés parfois par la statue d'un ecclésiastique, des toilettes d'une propreté d'hôpital, une ou deux expositions et ces bâtiments dont la forme austère est égayée par la couleur claire de la pierre.
Le messe est à à 11 heures : on est les bienvenus si on veut entendre les chœurs d'enfants.
Parce que c'est aussi une école, un collège, avec un environnement isolé mais très chouette. D'abord le milieu naturel avec la sierra tout autour, ses sommets et, plus proches, ses forêts. Un jardin d'acclimatation nous a beaucoup plu : son unique sentier sillonne dans une humidité savamment désordonnée au milieu des chants des grenouilles. Juste à côté, la piscine en plein air. On retrouve la rigueur. Vestiaires, entretien, plage de baignade, c'est un vrai bassin municipal où on pourrait s'entrainer.


Le musée était fermé : pas de chance. Les chèvres étaient, là, sous le couvert de chaque côté de la petite route.


Les petites routes de la Sierra Tramuntana


On passe par des routes tortueuses à souhait, avec des virages à prendre en première et des points de vue à rechercher entre les pins. Les plantations d'amandiers et d'oliviers sont toujours organisées en terrasses dont les murs ne semblent pas aussi entretenus que dans la région de Soller. De temps en temps, une maison isolée, un bourg dans la vallée...

Alario, par exemple. Le tourisme n'a pas tout transformé dans ses rues étroites. Les petits immeubles à deux ou trois étages sont bien ternes et la vie ici ne semble pas très gaie. La place regroupe la plupart des terrasses et des visiteurs. Des hôtels à collection d'étoiles sont installés dans des coins isolés aux alentours.

Le col d'Orient culmine à environ 500 mètres. Il a tout ce qu'il faut : un hôtel, l'isolement, la route étroite en lacets sur laquelle il est ardu de se croiser, des chemins de randonnées et des paysages de roches, de terre et d'arbres dans une ambiance de montagnes. La douceur n'est pas à sa place ici. Le bourg d'Orient tache de blanc le fond de la vallée et attire les visiteurs dont les nombreux cyclistes qui viennent suer à Majorque.

A quelques kilomètres, mais les distances sont courtes ici quand on les mesure en longueurs plutôt qu'en temps passé à circuler, Bunyola semble une petite ville d'ouvriers et de vieux, carrefour des routes qui quittent la sierra pour la grande plaine agricole du centre de Majorque. On va quitter les arbres pour le blé et la vigne, une chaleur plus aride où les bourgs vantent leurs vestiges archéologiques et on aime bien la tranquillité de leurs rues et les mères qui emmènent leurs enfants à l'école.

On va passer ainsi Biniali, Sancelles, Costitx, Sineu, Petra, s'arrêter pour un café à une terrasse qui vit pour le Mondial de foot. On va longer le parc naturel St Albufera, ses lagunes, ses roseaux, ses oiseaux pour aller vers plus spectaculaire : la presqu'île de Formentor jusqu'au phare. Les paysages aux collines abruptes qui plongent sur la côte indentée de multiples calas plaisent beaucoup : la moitié des nombreuses voitures sont des locations dont les conducteurs redoublent de précautions en croisant d'autres voitures de location. On entend toutes les langues habituelles des Baléares, sauf le catalan et le majorquin. Pour ça, il faudrait fréquenter les autres qui savent où s'arrêter pour rejoindre les rares plages tout en bas. De toutes manières, on reviendra ensemble vers Porto Pollença. Eux, je ne sais pas ce qu'ils vont y faire. Nous, on va se payer le luxe d'un supermarché en voiture !

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