lundi 26 juin 2023

Deux étapes pour revenir

Nous nous arrêtons d'abord à la calanque de Sormiou. Cela fait des années que nous n'y étions pas allés. C'est toujours aussi beau, ce petit hameau au fond de la baie avec un petit port et une plage, le tout enserré dans les massifs blancs de chaleur.
C'est dimanche, les nombreux bateaux ne sont pas surprenants. Ce qui l'est davantage c'est la foule sur la plage, les gens dans les rochers qui se baignent ou prennent le soleil et, surtout, la foule qui nage, plonge, joue au ballon, bronze, dans le port sous les fenêtres du village que nous avons connu tranquille.
Nous avons pourtant entendu parler des restrictions d'accès dans les calanques. Il y aurait un dispositif de réservation, un nombre limité de visiteurs.

Interrogé, un habitant nous assure que, justement, ce dispositif a représenté une publicité parfaite. Les locaux en auraient averti le parc qui n'aurait pas tenu compte de leur avis avec les conséquences d'une invasion touristique impressionnante. Vraiment impressionnante. Pas que.les visiteurs soient individuellement désagréables mais ils sont tellement nombreux, ils sont bruyants, ils sont partout.
Dernière étape vers Martigues. Il n'y a pas grand chose à en dire : le beau paysage des calanques au départ, le voilier poussé par son annexe car ses occupants ont légèrement oublié de vérifier le niveau d'essence en partant, un peu de voile et beaucoup de moteur, l'entrée du golfe de Fos avec un peu de vent, le port de Lavera et le chenal avec toutes les petites vedettes tellement pressées que le plan d'eau est remué de partout. Ils doivent être pressés de rentrer déjeuner à la maison ou alors d'aller manger en mer selon leur trajectoire, en tout cas ça semble urgent.
Et puis l'arrivée au port. Il fait chaud.
 Changement de rythme en vue : il va falloir s'occuper du bateau.

samedi 24 juin 2023

La Capte

Finalement, ce sera La Capte : la houle y est supportable, la protection plutôt bonne, il y a de la place et de quoi faire les courses.
Le vent de NO n'est pas encore rentré. C'est chouette une soirée tranquille.
Et une nuit sans vent, sans houle. Et un matin ensoleillé. Et un petit déjeuner dans le cockpit.

Le vent vient de NNO en milieu de matinée, très supportable. Il ne nous empêchera pas d'aller au marché de la Capte et de revenir en annexe sans nous mouiller les fesses dans le clapot. Nous n'étions plus habitués à cette clémence.
Maintenant, la glacière doit refroidir après avoir tiédi pendant quelques jours. Cette journée ensoleillée va-t-elle suffire pour alimenter assez le panneau solaire ?

vendredi 23 juin 2023

Instruments du vent pour la fête de la musique


Trois jours. On s'habitue. On a testé le mouillage, il tient. Le vent, il y en avait davantage mardi matin. Alors ce soir, on pourra s'endormir malgré les rafales, les grincements du mouillage sur le davier, les mouvements du bateau. Le catamaran trop proche n'étant plus là, on est tranquilles de ce côté aussi. En ce qui concerne la fête de la musique, c'est raté. L'an dernier, nous étions à cette occasion à Campomoro où nous profitions d'une représentation à côté de la tour
C'est moins réussi cette année.

 
Ce temps d'Est devrait continuer jusqu'à demain soir avant de tourner rapidement à l'Ouest. Mais la houle restera encore un moment de ce côté, elle aura bien profité de ces quelques jours de vent pour gonfler et il lui faudra encore un moment pour se calmer. En attendant, il faut qu'on se protège des deux côtés, pour le vent et la houle.

 
Du coup, voici nos choix pour jeudi (quatre jours) :
- On file vers Toulon mais il faut faire la route avec un vent de force 6 ou 7 et rester deux ou trois nuits au port. Partir samedi n'est pas assuré à cause d'une houle d'Ouest probable pour passer le cap Sicié même si le vent faiblit. Pas top.
- On se réfugie au port de Porquerolles s'il y a de la place, ce qui n'est pas assuré. Mais il faudra aller se réfugier à la Capte demain, ce qui implique une route avec un vent de Nord-Ouest de force 5 à 7. Pas top.
- On file au port d'Hyères s'il y a de la place, ceci pour éviter la houle d'Est de cette nuit. Et demain, on se met à l'abri à La Capte pour plusieurs jours, sans doute jusqu'à dimanche.
- Enfin, au cas où la houle soit plutôt SSE qu'Est (deux météos ont deux opinions différentes à ce propos), on va mouiller à la Badine et on y supporte la houle en espérant en être protégés, le vent d'Ouest fort et, vendredi soir, la musique de la plage. Mais il serait facile de migrer vendredi vers la Capte toute proche puisqu'il n'y aurait plus de houle d'Est, remplacée pas de l'Ouest. Celle qui pourrait nous gâcher la navigation dimanche.
Il ne reste plus qu'à décider. 

mardi 20 juin 2023

Porquerolles, en plein dans l'Est

 L'atmosphère semble métallique : le gris du ciel contre le gris de l'eau, les verts sombres de la végétation et le beige des plages n'y peuvent rien.
Il ne fait pas beau. Nous nous mettons à l'abri des rafales qui déboulent par moments de l'Est. Deux jours s'annoncent ainsi à devoir patienter.
Autour de nous une douzaine de catamarans, des bien grands. Je me demande s'ils sont ici parce que les ports n'ont pas la place pour les accueillir ou si leurs propriétaires n'envisagent pas que leur mouillage vienne à faiblir. Il y a sans doute un peu des deux.
C'est le genre de raisonnement qui me vient spontanément quand je remarque les bateaux qui, ce matin encore, étaient mouillés devant la digue du port, le nez au vent et la poupe vers les cailloux. Une situation que je trouve inconfortable quand le vent est modéré mais tout à fait dangereuse quand il est soutenu. Et les prévisions météo ne laissaient aucun doute quant à l'évolution pour la journée.
Beaucoup sont partis maintenant ; certains nous ont rejoints de l'autre côté de la baie. Nous sommes plus éloignés des restaurants du port mais davantage protégés ici. Enfin, on l'espère.
La journée du lundi se passe bien, la nuit sera plus soutenue.


Il n'est plus trop question de dormir mais plutôt de faire des quarts de veille jusqu'au lever du jour. Ça souffle en rafales. Un catamaran est venu mouiller trop près et il nous inquiète un peu. Les bateaux ne restent pas droit sur leurs chaines dans le lite du vent mais abattent d'un côté ou de l'autre avant que leur mouillage les redresse. Ces allers-retours sont d'autant plus importants quand le vent, comme ici, peut être détourné par les reliefs et venir en rafales de deux directions. Les catamarans légers et perchés n'évitent pas comme les monocoques surtout en acier, bien enfoncés dans l'eau. Si notre ancre lâchait, on pourrait le percuter et on ne pourrait pas allonger notre mouillage en cas de besoin : il n'y a plus la place.

Et le vent se renforce au matin avec quelques gifles qui prennent le bateau de côté. On les entend arriver avant de les sentir quand elles nous bousculent. On veille. C'est le premier gros temps au mouillage de la saison mais il est soigné. Quelques bateaux ont dérapé, d'autres ont changé de place pour être mieux protégés.

Alors la traversée ?

 Ce texte a été écrit, c'est le cas de le dire, au fil de l'eau, quand je pensais à attraper le téléphone.Les quelques images ajoutées à Porquerolles en se battant avec la connexion internet.


D'abord les options en ce qui concerne la traversée de retour sur le continent. On la fait avec du vent pendant la journée de samedi et davantage de mer ? Ou bien tout au moteur mais dans des conditions plus calmes dimanche après une étape à Cargèse ? Cargèse, c'est tentant et puis ça raccourcit la traversée elle-même d'une dizaine de milles. Mais le vent de travers pendant la journée de samedi, c'est bien aussi si ça peut nous éviter autant d'heures de moteur. Il resterait cette houle à supporter. On est un peu dedans au mouillage de la pointe de la Parata où on la subit, amortie, depuis hier.

En démarrant, on ne sait pas encore. Le choix se fera à l'observation des conditions de mer à l'extérieur du mouillage. Nous levons l'ancre. Le passage entre les iles Sanguinaires et la pointe de la Parata est toujours aussi beau et alors c'est le choix de la traversée. La mer n'est pas si grosse devant les Sanguinaires et nous avançons bien avec deux voiles. C'est parti.
Mais la mer grossira un peu après avec deux houles qui nous secouent bien volontiers, le vent est lui aussi plus soutenu que ce que nous anticipions et on avance autour de 5 nœuds jusque vers 20 heures quand le vent refuse un peu. Ça avance toujours à la voile pure, mais plus pour longtemps a priori. L'avantage c'est que la mer semble s'assagir un peu.
Avant minuit, nous aurons rentré le génois, mis un ris à la grand-voile pour lui éviter de battre. Nous voilà vent de face au moteur.
Deux heures. Où irons-nous ? Au plus court, c'est à dire vers le cap Lardier à 46 milles ou vers Porquerolles à 59 milles ? La première option est plus courte de 2 ou 3 heures et il faudra faire 21 milles demain. La seconde nous permet de nous reposer demain : nous ne serons pas obligés de  nous déplacer pour nous protéger du vent d'est prévu et des 2 mètres de houle de Sud que la météo prévoit.
En attendant, nous n'avons pas tout à fait le temps prévu pour cette traversée. Ce vent de face par exemple, eh bien il devait être de dos avant de tourner Est ou Nord-Est pour la fin.
Jusqu'au matin, nous attendrons le vent prévu. Le lever du jour se fait avec un souffle de Nord-Est, pas suffisant pour arrêter le moteur mais il nous permet d'établir deux voiles qui vont un peu aider. La mer s'est bien calmée : nous pouvons poser nos affaires sur la table sans risquer qu'elles se jettent ailleurs. Et puis il fait soleil. Après la nuit sombre c'est agréable. Il y avait quand même un avantage à l'absence de lune, c'était la présence des étoiles.

Ce sera Porquerolles. Nous avons déjà dû nous dérouter deux fois dans cette direction pour éviter deux bateaux et le vent est plus facile sur ce cap.

Le vent force à l'approche de l'île du Levant. Ça souffle bien et on avance autour de 5 nœuds. Nous n'avons pas vu autant de voiliers en mer en Corse. C'est dimanche, les gens sont sur l'eau entre les îles. Les gens sont aussi aux mouillages de Porquerolles qui sont bien occupés. Il y a heureusement de la place. Et nous devons nous préoccuper du coup de vent d'Est annoncé pour demain. Ça va être la fête !




vendredi 16 juin 2023

Les Sanguinaires

Nous aurons hésité avant d'aller à ce mouillage trop exposé à la houle et puis nous avons décidé d'essayer. Ca balance mais c'est vivable à défaut d'être confortable.
Si la météo ne compromet pas nos prévisions, nos prochains jours s'esquissent ainsi :
 - Demain samedi, nous devrions aller à Cargèse. Le mouillage y est exposé mais il devrait être vivable à partir de l'après midi. Et ça laissera une journée de plus pour laisser la houle retomber.
 - Dimanche et lundi matin, ce serait le bon moment pour traverser. Le vent serait plus affirmé samedi mais la houle nous fatigue d'avance ; elles devrait être plus faible dimanche. Mais ce sera au moteur parce qu'il n'y aura plus de vent.
 - On verra bien où se fera notre atterrissage. Peut-être le cap Lardier, un endroit qui nous plaît bien ? Tout dépendra du vent puisqu'une période de nord-est s'annonce pour les jours suivants.

Escale technique à Ajaccio

La baie est assez grande pour accueillir une flotte. Le souci c'est qu'il y a foule. Entre les bateaux sur corps morts, les espaces réservés pour une zone pétrolière et, surtout, les endroits où le fond est trop important, il nous faut longtemps pour trouver un espace où nous poser.
L'endroit n'est pas le plus esthétique que nous ayons pratiqué entre les immeubles et la quatre voies dont le bruit doit couvrir l'orage mais il est temps de faire les courses. Et puis nous devrions être à la fois à l'abri du vent du nord annoncé et de la houle d'ouest. à condition de ne pas être délogés par les autorités parce que la zone est annoncée réglementée, c'est à dire gérée selon les besoins du port ou des affaires maritimes. Il n'y aurait rien à redire s'ils nous demandaient de partir. D'autant que certaines cartes, il faut bien l'avouer, indiquent la zone tout à fait interdite au mouillage.
Pour les courses, c'est pratique : le supermarché et la station-service sont accessibles en annexe, on trouve des poubelles. Il n'y a que l'eau qui se révèle difficile à approvisionner.
La visite de la ville est assez rapide. C'est une grande ville avec une circulation automobile dense.
Un projet de piétonnisation du centre se met en place. Le centre, rues, arcades, place d'armes, références répétées à Napoléon, le marché et ses produits corses, et le musée Fless, sa collection vertigineuse de peintures italiennes dont on sort avec le tournis. Ajaccio, c'est pour se mettre à l'abri mais la visite elle-même ne nous a pas semblé justifier d'aller jusqu'au fond de cet immense golfe, ce qui représente deux heures de navigation.
Et nous avons même reçu la visite des autorités locales : le commandant du port et deux gendarmes maritimes rien que pour nous et les quelques bateaux alentour, venus gentiment nous mettre en demeure de partir demain matin quand un pétrolier doit venir au quai le plus proche. Etonnant. On a plutôt l'impression d'une opération de routine mais, comme on est respectueux des règles et des gens qui travaillent, on se décide à filer  maintenant sur une zone de mouillage proche, beaucoup moins protégée. Seulement, elle ne nous plait pas du tout, on a de la peine à y trouver notre place, le clapot n'est pas agréable ; on revient à notre emplacement et on en partira demain matin, comme promis.
La traversée du retour commence à s'anticiper avec la météo qui est assez particulière cette année, entre petit temps dépressionnaire et fronts orageux. L'impression qu'il ne faudra pas manquer la fenêtre quand elle se précisera, peut-être ce weekend.

mardi 13 juin 2023

Chiavari


Nous sommes à peu près à l'emplacement du vieux port romain. Il est noyé depuis longtemps et nous n'en distinguons aucun indice . Ce que nous voyons, ce sont des étendues de posidonies et quelques tâches claires que nous espérons être du sable pour  l'ancre.

 
Ça tient dans les rafales qui descendent des reliefs. Le temps est orageux. Pas sûr que nous descendions à terre dans ces conditions. Peut-être ce soir quand ce sera plus calme ?


Comme le réseau téléphonique fonctionne mieux qu'hier, nous en profitons pour prendre des nouvelles d'autres bateaux en balade. Tous subissent le même marais barométrique et le vivent à leur manière.

Sur Bliss, ils font le gros dos sous la pluie et patientent. L'équipage de Galileo essaie de solutionner un souci au moteur assoiffé de liquide de refroidissement. Sur Pao, ils attendent qu'un chantier les grute pour régler un problème d'anode d'hélice qui s'en va toute seule.


C'est pas toujours simple la navigation.

Cacalu

Cette ligne de lumières sur l'avant tribord, c'est Ajaccio au fond du golfe. Un poil sur bâbord, le feu des Sanguinaires. Et puis les masses plus sombres des hauteurs qu'on devine proches. La baie de Cacalu est bien ronde, bordée de pentes sauvages et escarpées couvertes de maquis.
La nuit est calme, le bateau roule à peine. J'aimerais mieux qu'il reste immobile.
Certains documents orthographiaient Cacalu en Cacau, d'autres en Cacalo. Il n'en fallait pas plus pour nous donner envie d'y venir.
Les quelques lumières de la calanque sont celles de cinq bateaux. Avec les étoiles au dessus, nous faisons partie d'une toile en noir avec quelques lueurs disséminées.
Cacalu noir.

dimanche 11 juin 2023

Campomoro

Nord-ouest avec du vent. Mais le vent était plus impressionnant au mouillage : canalisé par les reliefs, il arrivait en rafales et dérangeait davantage notre sommeil que le bateau bien ancré.
Une fois en mer, ce vent de l'arrière nous a bien poussés.
Ce n'est pas le jour du pilote automatique. Il faut corriger constamment le cap pour permettre à la voile de travailler dans de bonnes conditions d'autant que des trains de vagues font parfois rouler le bateau. On avance bien sur la moitié du trajet, longeant la côte de cap en cap, laissant les baies une à une sur tribord.
Il bruine. Et le vent change brusquement à la hauteur du cap Sénétose devant le drôle de phare à deux tours.
A partir de là ce sera moteur et vent de face sur une mer plate jusqu'à Campomoro où une place sympa est libre : 10 mètres de fond, une tâche de sable pour l'ancre, des voisins assez éloignés.
Jusqu'au soir quand un grand 15 mètres vient se mettre tout contre nous. Il restera jusqu'à ce que le vent tourne et qu'il se rende compte de l'incongruité de la situation. Et le gars avait même disposé des défenses sur le côté au cas où on touche. Du grand n'importe quoi qu'il a corrigé en se poussant plus loin.
Bon allez : balades à terre, pluie, beau temps, on laissera passer le weekend à Campomoro.

vendredi 9 juin 2023

Arbitro, le retour

Le vent souffle de la terre, entre l'est et le nord est. Quatre lumières : les trois bateaux au mouillage et une chambre du premier étage de la maison rouge voisine. Un lieu que nous partageons sans nous connaître. Les bateaux sont éloignés les uns des autres, l'occupant de la maison ne doit plus compter les embarcations mouillées là.
Nous aurions pu poursuivre plus loin mais les cartes indiquaient que le sud est qui nous faisait si bien avancer allait tomber plus loin, peut-être même remplacé par un nord ouest de face. Il nous a semblé préférable de faire escale, d'attendre demain et des conditions plus favorables. L'inconvénient c'est que nous allons passer une nuit ventée.
Confirmation 
L'inconvénient c'est que nous avons passé une nuit ventée et que nous avons peu dormi. Le mouillage a bien tenu et les mêmes rochers sont toujours à 70 mètres minimum de notre arrière. L'autre inconvénient, c'est que le météo s'est un peu durcie et que le vent qui devait mollir dans la matinée pourrait bien durer plus longtemps que ce que nous avions escompté. Je n'oublie pas que nous devrons passer les écueils d'Olmeto. Au large, la route est bien sûr plus longue et le temps sans doute plus dur, et vers la tourelle, il ne faut pas se louper. Si on la distingue il ne devrait pas y avoir de souci.
Il reste à décider quand partir.

jeudi 8 juin 2023

Bye bye les îles de la Maddalena

La cala Garibaldi, à l'ouest de Caprera aura été juste un stop pour y passer la nuit. Nous avons navigué hier après midi dans un bon vent qui nous a menés jusqu'au bout, puis nous avons un peu hésité sur le lieu où poser l'ancre. C'est que les bateaux sont nombreux désormais. C'est d'ailleurs étonnant : l'an dernier, nous étions là fin juin et il y avait moins de monde.
La météo prévoit du vent d'est dans la journée. Nous avons donc décidé d'en profiter et de traverser les Bouches de Bonifacio. Il nous faut remonter au nord des eaux italiennes et virer plein ouest, passer les Lavezzi puis remonter encore vers la Corse. Quant à savoir où nous nous arrêterons ce soir, ça dépendra : du vent, du monde, de la place libre.
En attendant, c'est une étape rêvée avec un vent portant léger pour rejoindre les Lavezzi. Un vent qui va se renforcer et on avance bien ensuite pour passer au large de Bonifacio à plus de cinq nœuds, ce qui représente quand même à peu près neuf km/h, avec des pointes encore plus rapides parfois, ce n'est pas rien :-)

mardi 6 juin 2023

Porto Palma à Caprera

On l'aime bien ce mouillage de Porto Palma, une grande baie bien arrondie avec une bonne accroche pour les ancres et un environnement assez joli. Une grande école de voile dissimule ses bâtiments dans le maquis et fait circuler ses voiliers au milieu des bateaux à l'ancre. Les plages sont trop éloignées pour attirer en nombre.
Un chemin carrossable de sable, de trous et de chaleur relie l'école de voile à la route principale. L'île de Caprera est reliée à la Maddalena par un pont, ce qui explique la circulation.
Tout près de la route se trouve le hameau de Stagnali : quelques maisons qui sont plutôt louées aux estivants qu'habitées à l'année, un port pour les embarcations qui desservait l'île au temps de l'occupation militaire, un musée. Nous sommes venus plusieurs fois ici ; c'est notre première occasion de visiter ce musée que nous pensions abandonné.
Aujourd'hui, une réception a lieu pour fêter, euh… J'ai pas bien compris. Toujours est-il qu'il y a un buffet,, des discours, des anciens combattants, d'autres plus jeunes qui paraissent savoir pourquoi ils sont là et nous qui demandons si c'est ouvert.? "Oui, oui, mais désolé certaines parties sont prises par la cérémonie, il faudra être un peu discret, bienvenue"
Nous sommes pris en charge par deux dames, membres de l'association qui gère le lieu. Elles vont nous guider dans les deux salles principales. SI le sujet principal est la minéralogie, d'autres aspects de l'archipel sont évoqués.
Nous retrouverons ainsi des points de vue de Villamarina et sa carrière de granit. Sur ces vues en noir et blanc, les bâtiments sont fonctionnels, les nombreux ouvriers posent pour le photographe avec les outils à la main, juchés sur des pavés plus grands qu'eux. Le granit local était parait-il réputé pour sa dureté et s'exportait en Egypte, au Chili, et ailleurs. Une autre carrière existait à Caprera. L'extraction s'est tarie à la fin des années 60 avec la concurrence d'autres granits meilleur marché.
Nous avons navigué au milieu des fossiles, des schémas géologiques, des roches de la Sardaigne et, plus spécifiquement, de l'archipel. Même la variété des sables était mise en valeur dans une trentaine de cases exposées les unes à côté des autres. Etonnant. Etonnante aussi l'évolution de la plage rose de Budelli maintenant interdite à la fréquentation parce qu'elle se décolorait. Ce sont des micro organismes fixés sous les posidonies échouées qui coloraient le sable et la foule, les piétinements, la crème solaire, les ramassages généraient une érosion. Vingt ans après, le sable est redevenu rose.

Question présentation, on n'est pas au plus moderne, non, mais ça se veut assez exhaustif et ma mémoire n'y résiste pas ; il faudrait réviser. Merci pour l'accueil.
D'autres balades (les dames du musée nous ont fourni une carte d'état major bien pratique de Caprera) dans la journée qui se passe sans pluie - incroyable ! Il y a eu des passages nuageux, bien entendu mais rien de plus. (Le panneau solaire a pu alimenter la glacière : la bière sera fraîche ce soir)
Les chemins mènent souvent à des fortifications, érigées en masse, semble-t-il, à la fin du dix-neuvième. Ils longent d'anciens habitats maintenant en ruines. L'île était peuplée et pas seulement de chèvres.