mardi 20 juin 2023

Porquerolles, en plein dans l'Est

 L'atmosphère semble métallique : le gris du ciel contre le gris de l'eau, les verts sombres de la végétation et le beige des plages n'y peuvent rien.
Il ne fait pas beau. Nous nous mettons à l'abri des rafales qui déboulent par moments de l'Est. Deux jours s'annoncent ainsi à devoir patienter.
Autour de nous une douzaine de catamarans, des bien grands. Je me demande s'ils sont ici parce que les ports n'ont pas la place pour les accueillir ou si leurs propriétaires n'envisagent pas que leur mouillage vienne à faiblir. Il y a sans doute un peu des deux.
C'est le genre de raisonnement qui me vient spontanément quand je remarque les bateaux qui, ce matin encore, étaient mouillés devant la digue du port, le nez au vent et la poupe vers les cailloux. Une situation que je trouve inconfortable quand le vent est modéré mais tout à fait dangereuse quand il est soutenu. Et les prévisions météo ne laissaient aucun doute quant à l'évolution pour la journée.
Beaucoup sont partis maintenant ; certains nous ont rejoints de l'autre côté de la baie. Nous sommes plus éloignés des restaurants du port mais davantage protégés ici. Enfin, on l'espère.
La journée du lundi se passe bien, la nuit sera plus soutenue.


Il n'est plus trop question de dormir mais plutôt de faire des quarts de veille jusqu'au lever du jour. Ça souffle en rafales. Un catamaran est venu mouiller trop près et il nous inquiète un peu. Les bateaux ne restent pas droit sur leurs chaines dans le lite du vent mais abattent d'un côté ou de l'autre avant que leur mouillage les redresse. Ces allers-retours sont d'autant plus importants quand le vent, comme ici, peut être détourné par les reliefs et venir en rafales de deux directions. Les catamarans légers et perchés n'évitent pas comme les monocoques surtout en acier, bien enfoncés dans l'eau. Si notre ancre lâchait, on pourrait le percuter et on ne pourrait pas allonger notre mouillage en cas de besoin : il n'y a plus la place.

Et le vent se renforce au matin avec quelques gifles qui prennent le bateau de côté. On les entend arriver avant de les sentir quand elles nous bousculent. On veille. C'est le premier gros temps au mouillage de la saison mais il est soigné. Quelques bateaux ont dérapé, d'autres ont changé de place pour être mieux protégés.

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