mardi 25 juin 2019

Comment revenir plus vite


Le retour est toujours plus rapide que l'aller. La démonstration que nous ne sommes pas des machines mais des êtres bien subjectifs ? En tout cas, nous aurions pu faire deux étapes pour aller à Porquerolles.

Le bateau avançait bien sur une mer d'huile, au moteur avec l'aide d'un souffle de vent capté par une voile. Quatre nœuds de tranquillité en se tenant le plus possible à l'ombre à cause de la chaleur et des coups de soleil qui faisaient leur apparition.

Nous avions prévu la possibilité de nous arrêter aux alentours du cap Taillat ou de la baie du Lavandou pour être à l'abri du vent d'Est prévu pour l'après-midi et la nuit, mais nous avons finalement décidé de continuer pour la baie de l'Alicastre, à Porquerolles en comptant sur un renforcement du vent qui aurait pu nous faire arrêter le moteur. Pas de chance, le vent escompté n'a fait son apparition qu'à l'arrivée, vers 20 heures. C'était le moment de mouiller pour la nuit.
L'ambiance a changé sur Porquerolles depuis notre passage à l'aller : les bateaux se sont multipliés ; des bouées ont fait leur apparition, les unes pour empêcher de mouiller près des plages, les autres pour délimiter la zone des 300 mètres du rivage de la réserve. Promis, nous ne dépasserons pas la vitesse autorisée, nous ne déverserons pas nos eaux noires.

Quant au reste de la pollution que nous pourrions émettre, elle est assez limitée : nous n'utilisons pas de peinture anti salissures (l'antifouling qui empêche les organismes aquatiques de s'accrocher à la coque n'est pas très sain), nous lavons peu et lessivons le bateau encore moins souvent.

Il y a juste notre moteur qui fume un peu au démarrage, le privilège de ses plus de 30 ans de service et de l'injection indirecte (cette dernière remarque, c'est pour les techniciens). Mais avec une consommation de moins d'un litre à l'heure, on doit pouvoir considérer ses rejets comme assez limités. Au contraire de son fonctionnement de cette année. Les conditions nous auront fait largement dépasser les 120 heures de moteur, ce qui fait beaucoup.

Ce moteur, il fonctionne bien. Il a été démonté, révisé il y a deux ans. Nous sommes aux petits soins pour lui et craignons toujours qu'il chauffe. Alors, nous ouvrons les panneaux pour lui faire de l'air quand il fonctionne, et nous vivons avec son bruit à l'intérieur.

Paragraphe pour les techniciens. Les moteurs de voiture peuvent être refroidis directement à l'air (les vieilles 2 CV par exemple) ou à l'eau (presque toutes les autres). Les moteurs de bateaux sont en général refroidis par un système d'eau en circuit fermé comme ceux des voitures. Certains, comme le notre, sont refroidis directement par une circulation d'eau de mer. Avantages : c'est plus simple, plus léger et moins cher. Inconvénients : il ne faut pas chauffer l'eau de mer sous peine de cristalliser le sel et boucher les conduits, ce qui conduirait à la surchauffe. Du coup, le moteur est trop froid pour un fonctionnement optimum et craint la chaleur : c'est la raison pour laquelle nous ouvrons les panneaux pour refroidir son compartiment.



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