vendredi 21 juin 2019

24 heures en mer


C'est toute une affaire. Du moins pour nous. De grands marins font de grandes traversées, poussés par les vents, heureux de naviguer au large pendant des jours et des jours.

Nous ne sommes pas de grands marins. Nos virées en bateau comportent davantage d'escales que de traces en mer. Nous allons quelque part que nous sommes bien contents de (re)découvrir, où nos balades deviendront facilement terrestres. Et nos ambitions marines restent limitées.

D'abord, nous avons choisi la Méditerranée. C'est la mer de l'Odyssée, elle est capricieuse mais imprégnée d'histoire. Il y fait bon, parfois trop chaud, et la météo en est bien compliquée même si nous sont épargnés les calculs de marées et de courants de l'océan.

Ce n'est peut-être pas une mer à traverser. Le vent loin des côtes est tout sauf évident, souvent absent. C'est alors le moteur qui fait le boulot. Et la mer est facilement courte, cassante, quand elle a été énervée par un de ces vents locaux qui portent tous un nom encore plus local.

Nous avons choisi notre fenêtre, façon Méditerranée. En partant mardi, nous n'avions pas de vent mais de la houle assez forte. Mercredi, vent de Sud-Ouest, au près (allure inconfortable et mouillante) et mer maniable. Jeudi, pas de vent et mer belle.


Nous avons choisi mercredi et le vent. Après un départ bien paisible, comme sur les photos, nous avons eu celui qui était prévu et un peu plus. Et nous avons eu la mer. Celle qui était prévue et un peu plus dans la nuit. Tranquille pendant la journée, la navigation est devenue plus sportive à partir du coucher du soleil. On a remué sur une mer hachée, voiles réduites et à la barre parce que le pilote automatique, dans ces conditions, rendrait l'âme très vite. Nous nous sommes félicités d'être deux sur un bon bateau et nous avons fait notre petite et bien suffisante traversée.

Ce n'était d'ailleurs même pas une traversée parce que nous avons bénéficié d'une visibilité incroyable. La Corse est restée visible derrière nous pendant 50 milles. Nous avons aperçu le continent à mi chemin. La terre n'a jamais disparu sous l'horizon et, la nuit, les lumières des villes se voyaient à plus de 30 milles de distance.

Les îles des Lérins commençaient à se distinguer dans la grisaille du petit matin quand le vent a faibli puis tourné. Nous avons donc sorti toute la toile pour finir et profiter d'un beau lever de soleil, puis d'une sieste une fois l'ancre posée. Tout est paisible. Comment des terriens pourraient-il imaginer ce qui se joue en mer quand ils se posent sur le sable chaud d'une plage ?


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