samedi 25 juin 2022

Un petit tour en Sardaigne

Porto Pozzo, c'est un bourg niché au fond d'un fjord profond sur la côte Nord de la Sardaigne. L'endroit n'est pas spécialement esthétique : au village originel se sont ajoutées les villas qu'on retrouvé dans n'importe quel lieu touristique, quelques restaurants et magasins. Le fond de l'anse est occupé par ces concessions qui tiennent lieu de port ici : des pontons flottants qui s'élancent moins vers l'eau depuis un terre plein poussiéreux. Chaque ponton correspond à peu près à une concession ; on a donc une cabane à terre pour faire office de bureau. Quand on ajoute un grand champ de bouées, on se retrouve avec la majorité de l'espace privatisée. Il nous reste quand même la place de mouiller un peu avant le port, sur trois mètres de fond d'herbes. Un fond qui ne m'avait pas laissé un bon souvenir : quand nous étions venus pour la première fois nous abriter d'un coup de vent d'Ouest, l'ancre n'avait pas accroché sur ce fond et nous nous avions dû nous réfugier tout au fond.

Aujourd'hui, le vent est moins fort. Nous sommes venus pour compléter nos provisions et prendre le temps de remplir notre demande de permis de circulation dans les îles de la Maddalena.

Parce qu'il nous faut un permis. Pour le prix, on peut parfois trouver une bouée libre sur laquelle s'accrocher quand le vent souffle. Mais nous allons passer plus d'une heure à nous débattre avec le formulaire d'inscription avant d'abandonner le téléphone et de sortir l'ordinateur qui se révèle bien plus adapté à ce site. 

Vendredi matin, prévision de vent d'ouest assez fort : direction l'île Caprera dont le grand mouillage du Sud est équipé de quelques bouées. Avec un peu de chance, on en trouvera une de libre.

Deux heures de navigation au moteur depuis Porto Pozzo et - chance - il y a une bouée pour nous. Amarrer le bateau en confiance nous permet de partir en balade dans l'île sans nous faire de souci quant à la tenue de l'ancre.

Elle est superbe, cette île, mais il faut parfois faire abstraction des bâtiments datant de la grande époque militaire des lieux. Près du mouillage, un grand hangar désaffecté évoque un ancien chantier naval avec son immense plan incliné. On peut imaginer les pires histoires bien gore derrière les grandes portes métalliques qui protègent des pigeons.

Maintenant, les lieux sont occupés par une grande école de voile. Toutes sortes d'embarcations évoluent sur le plan d'eau, les instructeurs turbinent et l'enseignement semble vraiment bien fait. La végétation du côté sud-ouest cache les bungalows d'hébergement. Au mouillage dans la baie, nous avons un peu l'impression d'être chez eux mais ils sont très accueillants.

Sur terre, eh bien les chemins sablonneux font un peu de tôle ondulée et réfléchissent la chaleur sur les pauvres marcheurs. Snif !

Le musée de Stagnali est gardé par deux chats pelés et n'a pas dû ouvrir depuis une décennie. Encore une cohorte de bâtiments militaires qui doivent encombrer l'administration. Stagnali, c'est aussi quelques maisons, une chapelle et un petit port pour les barques, face à l'île de la Maddalena qui, elle, est très urbanisée.

Nous passons la journée là, entre balades à terre et bricolages. Oui, c'est l'année des bricoles. Là, c'est la courroie de l'alternateur qui répand de la poudre noire. Hier, c'était le stop électrique de ce même moteur qui ne fonctionnait plus, la faute à un fil coupé. Un autre jour, il a fallu changer une batterie, ou coudre un nouveau harnais pour le hors bord. Ce harnais permet de le hisser sur le bateau avec l'aide d'un petit palan bien pratique.

D'accord, nous ne sommes pas trop à plaindre. D'ailleurs, ce matin, longer la côte est de Caprera nous a fait découvrir d'autres paysages. Nous n'étions jamais passés de ce côté. D'abord, au sud, les vestiges des exploitations de granit (il y avait des carrières un peu partout, et des quais de chargement), puis une côté très indentée et, en remontant vers le Nord, après avoir passé Coticcio, une pointe rocheuse sur laquelle des bâtiments étaient intégrés aux blocs rocheux avoisinants. Il fallait s'approcher pour confirmer qu'on avait là des constructions.

Nous avons fait le tour et sommes revenus dans la passe entre Maddalena et Caprera. Notre but est l'anse Garibaldi pour nous mettre à l'abri de l'Est prévu pour cet après midi.



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