lundi 8 novembre 2021

Jeudi 2 novembre, le retour

Nous sommes revenus au fleuve. L'eau est bien montée après les pluies que nous avons subies et personne n'est très courageux. Cette étape sera courte parce que Florent souhaite attraper un caïman vivant. Alors nous installons un nouveau carbet sur un un rivage peu à peu grignoté par la montée des eaux (les orages de la nuit ?). L'installation dure longtemps, d'autant que Minès se traine un peu. Il semble fatigué. J'en profite pour manipuler un peu le sabre et couper ou préparer quelques bois.

Repas assez léger parce que le couac commence à me sortir des yeux. Nous allons à la chasse ce soir. Chacun son rôle : Minès sera le piroguier, Paul-Henri et moi les touristes, Florent mène son safari, Dylan et Lulika sont comme toujours les chasseurs motivés. Le caïman, ce sera l'affaire de Florent et tous les autres l'aideront de leur mieux. Mais d'abord il faut respecter la tradition de la pose du filet, puis remonter le fleuve par ses multiples ramifications au milieu de la végétation. 

Les eaux sont montées, il semble que ce soit une explication à la discrétion du gibier. Les chasseurs distinguent quelques rares caïmans qui couleront à notre approche. Pour voir un caïman ? Attendre la nuit, éclairer avec sa lampe frontale et les pupilles se reflètent, renvoyant la lumière à la manière d'un catadioptre de voiture. 

Florent fera sans succès trois ou quatre essais pour attraper un caïman au lasso avec sa perche. Une bête sera abattue au fusil pendant que nous dériverons pour revenir sans moteur jusqu'au filet où trois aïmaras sont pris puis retour devant le camp que nous dépasserons en silence.


A 200 mètres en aval, notre victime nous attendait. La pauvre ! Prise au lasso, elle revient suspendue par la perche. C'est qu'on ne craint pas seulement sa gueule mais aussi sa queue puissante. 

À l'arrivée, notre caïman est museau-scotché, les membres ficelés en extension vers le dos, genre bondage pas vraiment choisi.

Pas terrible. La pauvre bête aurait eu une meilleure part avec une balle. Là c'est plutôt une torture de deux ou trois jours qui l'attend avant la casserole de René, à Maripasoula.


On se doutait bien que la nuit se passerait moyennement bien. D'abord le carbet tout au bord de l'eau qui monte encore et puis les clous sont terminés. Nous sommes revenus dans la fabrication traditionnelle avec des lianes en guise de liens, ce qui n'a pas que des avantages : eh bien le soir, ça lâche un peu en haut et l'eau avance par en bas. Il faut faire attention à ce que les moustiquaires soient relevées au maximum. Bon, on se lèvera avec 10 centimètres d'eau à nos pieds et l'humidité partout.

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