jeudi 18 novembre 2021

Saint Laurent

C'est une grande ville de l'ouest. On dit l'ouest en parlant de cette région, malmenant légèrement la rose des vents. Certains aiment, d'autres évoquent une région défavorisée, minée par l'immigration irrégulière et le sous développement, en régression constante depuis des années. On évoque les restaurants fermés, les amis partis, l'idée de les suivre, c'était mieux avant.


Les rues ont des nids de poules à loger le poulailler entier, les habitats informels, comme on dit, eh bien ils sont un peu partout. Les écoles sont créées en série, les collèges et lycées suivent de près, freinés par le manque de place disponible.

Il semblerait que la nouvelle de la construction d'un établissement scolaire favorise l'installation de quartiers de ces habitats informels d'où les gens refusent de partir à moins d'être relogés. Et certaines implantations ont été abandonnées ainsi. Le nouvel hôpital flambant neuf remplace le bâtiment colonial d'une vétusté affirmée. Reste qu'il est bien plus  éloigné du centre ville et que ça ne plaît pas à tous.

Ça ne plaît pas du tout à notre guide des bâtiments de le transportation en tout cas. Elle s'en plaint par une plaisanterie, elle plaisante beaucoup, ce qui me provoque un sentiment un peu bizarre en visitant les souvenir de l'enfer que je tente d'imaginer ici.

Oui, on peut préférer les rives du Maroni, le mouillage, ou bien les gens en balade sur la petite place. Le vieux rafiot rouillé s'imagine toujours garder la petite plage. Les bateaux aux coffres s'imaginent ailleurs, et un îlot boisé a oublié que c'était à l'origine un bateau maintenant échoué et chevelu.


Le marché concentre commerçants réguliers et vendeurs à la sauvette peut-être pourchassés par les policiers municipaux. On trouve ici des fruits qui nous sont inconnus et quelques plats à rapporter pour le déjeuner.

En parlant de fruits, Paco transforme ceux de son jardin en confitures - bien les confitures ! En amont, il a transformé son jardin en oeuvre d'art, une création au long cours à travers laquelle il nous guide. On goûte, on touche - où on évite de se frotter quand ça pique, on rend visite au caïman de la mare derrière, on essaie quelques confitures, je renonce à mémoriser les différentes espèces.

F et F nous parlent de serpents et de balades, assaisonné avec des mélipodes, un brin d'architecture, des zestes de fleurs et un accueil parfait 


Je m'aperçois que j'ai peu écrit sur l'architecture de Saint Laurent. C'est l'inconvénient de voyager à plusieurs : je m'imagine mal embêtant tout le monde pour photographier ces bâtiments que je qualifie de coloniaux alors qu'ils sont d'abord administratifs. Ils datent des bagnes quand on envoyait les droits communs pour exploiter le pays après la fin de l'esclavage et soulager les bourgeois de la présence des voyous. Pour les explications sur le bagne, voir ici.


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