La baie de l'Alycastre

C'est sur l'île de Porquerolles, la dernière grande baie au nord-est, et c'est notre premier jour d'été. Il fait chaud. Le mouillage est tranquille. On entend comme toujours des hurlements d'ados qui se mettent plus ou moins à l'eau depuis la planche sur laquelle ils essaient de tenir à six.

Faut pas exagérer : nous n'en sommes pas encore à nous tremper. C'est presque l'été.

Maintenant que le moteur de l'annexe fonctionne, nous pouvons traverser la moitié de la baie pour débarquer. De là, un chemin utilisé par trop de cyclistes nous conduit au fort du bout de l'île. Ce qui est marquant, davantage que les innombrables goélands qui surveillent les nouveaux nés sans trop de vacarme (ceux-là sont sans doute habitués à la fréquentation des hommes, et puis rien ne dérange vraiment des goélands qui s'adaptent à tout), ce qui est marquant, ce sont les fleurs du printemps, toutes colorées, l'humidité des sous bois, quelques flaques sur le chemin, un peu de boue parfois.

Jeudi matin, il fait si beau et si tranquille que nous décidons de rester. Bien sûr, à midi, une foule nous aura rejoints mais ce serait le cas un peu partout.