dimanche 27 juillet 2025

Vers le sud


C'est la fin  de l'après-midi. Nous avons trouvé notre guest house de la nuit et c'est le moment où nous pouvons souffler un peu et tenter de nous remémorer la journée. Non pas que tout ait été passionnant.


Par exemple nous avons bien dû faire quatre heures de voiture aujourd'hui. Les fesses sur le siège, ça ne fait pas obligatoirement rêver mais les paysages traversés peuvent compenser quand ils sont beaux ou simplement surprenants. Et puis, autre avantage, il faut bien reconnaitre que l'air conditionné de la voiture arrange bien l'atmosphère. Parce qu'il fait chaud.


Tant que nous marchons à l'ombre, c'est très supportable. Et de l'ombre, il y en a quand on visite les temples et leurs grands parcs aux cyprès géants. Sinon, il faut supporter le soleil ou bien jouer du parapluie. C'est efficace.


Il faisait déjà bien chaud entre huit et neuf heures ce matin quand nous avons admiré les cigales qui colonisaient le seul arbre du petit terrain de notre maison. Une pelouse : voilà qui change de Tokyo. Des cigales qui chantent au matin, c'est l'indice d'une température déjà estivale.


Une barque passe... C'est pas la foule.

La porte ouverte, le mur se remarque peu ici

Et en plus on roule vers le sud, le chaud, l'encore plus chaud. Comment qualifier cette route côtière qui cache la mer avec ses nombreux tunnels ? On passe d'une vallée à une autre dans un paysage encombré de reliefs boisés. Des agglomérations de tailles très variables sont posées au débouché de ces vallées qu'elles remontent de maison en maison. Il existe toutes sortes de ports, certains sont protégés par des îles, d'autres par la longueur de profonds fjords, à peu près tous complètent la protection naturelle dont ils bénéficient par des digues et puis ce mur contre les tsunamis parfois interrompu par l'espace d'une forte porte coulissante qui sera refermée en cas d'alerte. Beaucoup réservent un espace à la pisciculture.

La livraison du courrier un dimanche


Ca c'est la version mini de la pisciculture

C'est une jolie côte mais souvent parsemée de béton quand il s'agit de contenir la mer, empêcher les glissements de terrain, surélever des maisons, bâtir des quais ou des bâtiments industriels. Le paysage laisse une impression mitigée avec une ambiance de beauté triste, on imagine un peu d'ennui dans ce dimanche un peu désert.

Les bateaux sont plus étroits que ceux qui occupent les ports européens, avec une forme galbée et un maitre bau (la largeur maximum) très reculé. Mais, en ce dimanche, on ne rencontre pas grand monde dans les ports, pas davantage sur les longues plages de sable souvent sombre sur lesquels on doit parfaitement se bruler les pieds.

Notre restaurant à midi

Il faudra attendre les lieux touristiques pour côtoyer la foule. Même à notre étape pour déjeuner, nous étions les seuls clients dans le restaurant de campagne tenu par un couple qui nous a bichonnés.

Do brise la glace facilement mais notre hôtesse plutôt bavarde a considéré que tout le monde saurait se débrouiller si elle prenait son temps pour parler lentement. Ça fonctionnait à peu près mais j'avais un peu de peine à répondre. Ça ne fait rien. On a bien ri.


Remarquer le corbeau à trois pattes, emblème ontologique du Japon,
 et celui de l'équipe de fott japonaise.



Prière


La bonne manière de prier...


L'immense torii du temple (43 mètres de haut tout de même)

Le sanctuaire shinto Kumano Hongu Taisha s'annonce de loin. D'abord parce que la circulation automobile est plus abondante sur la petite route qui longe la rivière Kumano (il y a aussi la ville Kumano. C'est un lieu de pèlerinage et de tourisme où on retrouve des visiteurs en nombre. Ils sont nombreux à prier devant les quatre autels.


Pas mal la fontaine à eau !


Les vœux refusés sont attachés pour partir au vent

Nous voici à discuter architecture et (un peu) religion avec un prêtre (peut-être, en tout cas il porte des habits traditionnels, veste et hakama tout blancs et un badge épinglé, illisible pour moi).

Le temple a existé durant 900 ans dans un méandre de la rivière. Environné d'eau, il facilitait les ablutions de ses occupants jusqu'à ce qu'une crue le détruise en grande partie et décime la population. C'est alors qu'il a été reconstruit plus haut, à l'endroit actuel qu'on atteint par des escaliers. Si l'architecture respecte les canons, notre interlocuteur insiste bien sur le soin et le luxe de la construction bien au-delà de ce qu'on a pu voir ailleurs.

Ca c'est l'emblème de l'équipe nationale de foot du Japon

La rivière coule au milieu d'un vaste lit de graviers dont la largeur laisse imaginer la puissance de ses crues désormais contenues par une forte digue herbeuse. Nous rencontrons là un couple de personnes âgées. Elle peine à la montée, c'est d'ailleurs ce qui nous incite à les aborder. Lui vient faire des photos pour une étude qu'il fait sur le matsuri de la fin octobre, une grande fête qu''il décrit avec des feux d'artifice sur la rivière, des processions et des lanternes.

Encore une journée de passée. Demain, encore de la voiture avant de nous poser à Osaka pour quelques jours.


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