mardi 30 mai 2023

Arbitro

C'est le soir


Un chien qui aboie au loin, de la musique et quelques voix dans un bateau proche, une lumière au sommet de chacun des quatre mâts et une autre à l'étage de la seule maison visible au dessus de la baie. Tout est noir et tranquille.
Le vent du large a disparu, tout comme la couleur de l'eau sur le sable, les plages couvertes de posidonies, les rives rocheuses, la chaleur même.
Demain, le vent d'est prévu nous dissuadera peut-être de continuer. Dans ce cas, la journée se passera à l'abri, ici. Si le vent n'est pas trop fort, on pourra se promener dans les environs en laissant l'ancre retenir le bateau en laisse.

Venir ici depuis Campomoro a été une petite déception après les deux jours de navigation tranquilles que nous avons eus depuis Cargèse. D'abord un vent de face qu'on n'avait pas anticipé puis une mer courte, abrupte dans laquelle l'etrave plantait des pieux et on se traînait.
 "Heureusement", les orages nous ont fourni de la pluie et du vent d'un peu toutes les directions. Il a fallu régler les voiles sans cesse, les rentrer puis les rétablir mais la vitesse s'est bien améliorée, enfin la mer s'est calmée après les écueils d'Olmeto et nous avons terminé, toujours au moteur mais dans de bonnes conditions pour venir nous poser dans la calanque.

dimanche 28 mai 2023

Les pannes


Nadine m'a sommé d'écrire une page sur le sujet des pannes. C'est vrai que...

D'abord le moteur de l'annexe, le petit hors-bord qui fait la tête et qui n'acceptera de faire son boulot qu'après une belle bougie toute neuve. Problème réglé : il tourne comme une horloge.

Toujours l'annexe qui prenait l'eau. Nous terminions nos trajets avec un bain de pieds. La fuite, où était la fuite ? Eh bien dans une pièce décollée que nous prenions pour un simple renfort du tableau arrière. Réparé de manière peu académique avec un platras de joint colle, ça fonctionne.

Puis le moteur du bateau et de beaux moments pendant la traversée vers la Corse. Il s'agissait de scories dans le circuit d'alimentation. Ça va recommencer. Quand ? Il faudra peut-être faire dans le préventif, démonter et nettoyer avant un autre souci..

Après, c'était à la Revellata quand le circuit électrique a refusé tout service. Le moteur ne démarrait tout simplement pas. Il y avait 13 volts partout et pourtant, l'énergie manquait. Merci Jean-Yves qui nous a soufflé de vérifier les masses : un coupe circuit était en panne. Une pièce d'à peine 35 ans !

Le fil d'alimentation du pilote automatique prend des libertés qu'on ne souhaite pas lui accorder. On vient de réparer aujourd'hui.

Et voilà que le sondeur fait des caprices depuis hier et affiche des profondeurs aléatoires. Ça ne va pas être simple pour ancrer si on ne connait pas la profondeur. Un problème de parasites ? Mais pourquoi se déclarerait-il maintenant ? La sonde qui n'en pourrait plus ? Il faut qu'on voie ça demain.

Nous sommes arrivés à Campomoro, sur la rive sud du golfe de Valinco au fond duquel se trouve le port de Propriano. (Propriano, c'est là-bas que nous avions pris du gasoil bien pourri l'an dernier et, depuis, nous avons des soucis).

Campomoro, c'est un très joli mouillage avec un hameau, un quai, une épicerie, quelques restaurants et un hôtel, une tour génoise en très bon état et des randonnées superbes. On aime bien même si on a compris depuis longtemps que l'autochtone faisait péter les prix.
Je suis injuste : sur l'autre côté de la baie, le village et la mairie forment un autre groupe de maisons avec des restaurants sur la plage, une structure de plongée, quelques hôtels et des maisons à louer. Malgré cette description peu engageante, le coin est plutôt agréable en cette saison et les prix légèrement plus légers que de notre côté où nous profitons d'abord des chemins de randonnées.

Nous étions ce matin aux îles Sanguinaires. Une petite balade s'imposait eu milieu des goélands protecteurs de leurs petits, des boules de poils gris qui hurlent en se cachant vaguement la tête dans le maquis. C'est vrai que l'humain ne doit pas être ressenti comme un prédateur ici.

Cette île comporte les ruines d'un lazaret. Les pêcheurs d'éponges revenant d'Afrique étaient soumis à une quarantaine. Ça devait être sympa : tout petit, au chaud l'été, au froid l'hiver...

Nous bénéficions d'une météo bien agréable depuis quelques jours. C'est la deuxième étape que nous faisons tout doucement avec à peine de vent sur une mer plate. Se passer du moteur, enfin.
Ben, il ne manquerait plus qu'il (re)tombe en panne !

samedi 27 mai 2023

La Corse, premières escales


Ce sont des étapes que nous avons parcourues l'an dernier. Ca fait plaisir de retrouver des lieux qu'on aime.


D'abord la baie de la Revellata, coincée entre le cap du même nom et la citadelle de Calvi, un petit coin de paradis à deux pas de la ville qu'on peut rejoindre à pied.


Les randonneurs sont assez nombreux vers le cap de la Revellata, ils ont raison. C'est superbe.


Puis l'anse de Tuara, juste à côté de la Girolata, deux lieux à l'écart des routes, ouverts sur la mer au nord du golfe de Porto.


Ces golfes sont de véritables entonnoirs pour les vents d'ouest.


C'est ici que des bateaux ont été jetés à la côte le 18 août de l'an dernier. Le temps a été bien plus clément pour nous.

 
Et puis Cargèse, la cité grecque de la Corse. Pour nous un mouillage sympathique et la possibilité d'aller faire les courses en ville en passant par un sentier ombragé. Ca grimpe sur deux kilomètres et la ville a gardé son ambiance sans s'offrir totalement au tourisme.


Le temps est avec nous. Il fait beau et le weekend de la Pentecôte s'annonce chaud. A nous d'éviter la foule et d'inventer un programme.

mercredi 24 mai 2023

Traversée ? Traverser


Allez, ce matin, c'est décidé, on doit choisir : San Rémo ou la Corse ? Et on choisit de traverser vers Calvi ou Galéria, c'est selon les conditions qu'on rencontrera.

N. avec les dauphins 

Départ après le petit déjeuner sans trop se presser. La route au 136 devrait nous faire rouler aujourd'hui sur une houle de travers qui se calmerait en soirée. Un peu de vent, de travers aussi, devrait nous permettre quelques heures à la voile, et puis, à la nuit, ce serait calme et moteur.


Effectivement, on roule un peu mais le pilote automatique tient le cap. Le vent annoncé est plus mou que prévu, le moteur tourne aidé par les voiles. 4,5 à 5 noeuds, parfois plus, c'est parfait pour les trois groupes de dauphins qui passeront pour jouer à l'étrave pendant la journée. Une bonne demi-heure de spectacle offerte par la dizaine de membres de la première troupe. Des dauphins bleus et blancs qu'on ne se lasse pas d'admirer.


Trois oiseaux viennent se réfugier sur le bateau. Ils s'accrochent comme ils peuvent puis s'enhardissent jusqu'à s'approcher et même monter sur mes genoux. L'un d'eux accepte une soucoupe d'eau. Et puis ils vont repartir vers ailleurs. Nous sommes en pleine mer et imaginons difficilement leur périple.


Le vent tombe, le moteur nous emmène vers le sud-est à la nuit tombée. La nuit. On n'y voit pas grand chose avec un premier quartier pas encore au top et un ciel un peu nuageux. C'est difficile de s'endormir : un poil de tension et puis le bruit de la machine, et la surveillance.
Un cargo fait une route de collision.On ralentit pour le laisser passer. Ca ne suffit pas et on se détourne. C'est à ce moment que le moteur s'arrête. Cette fois, il n'est plus question d'essayer de dormir mais de chercher la panne.


La pompe à gasoil, un modèle chinois, est brûlante. C'est peut-être elle qui est en cause ? On élimine d'emblée l'hypothèse des filtres qui ne paraissent pas sales et parce que nous avons passé du temps et de l'argent à nettoyer le réservoir et mettre du gasoil propre.

Après une purge, le moteur repart. On le laisse tourner doucement. Ca tient... Un moment.


Puis c'est la panne franche. Purger plusieurs, fois, martyriser le démarreur, rien n'y fait, on commence à envisager la suite uniquement à la voile. Un petit souffle de sud s'est levé et nous permet d'avancer doucement à 2,5 ou 3 noeuds par moments. Pendant que N. navigue et guette les cargos que nous ne pourrons de toutes manières pas éviter (il y en a un qui passe beaucoup trop près à son goût), je perds mon temps en mécanique. L'installation d'une pompe de remplacement ne change rien.


En désespoir de cause, je court-circuite les filtes, installe un bidon de gasoil et purge un dernier coup et ça marche ! Ce qui tombe bien parce que le vent est passé de face, toujours faible mais pas coopératif du tout. Nous terminons la traversée à un allure réduite pour ne rien risquer et décidons d'aller du côté de Calvi pour pouvoir nous fournir éventuellement en pièces détachées.

Il y a quelques zigs et zags, la vraie navigation à la voile c'est comme ça 

Un démontage du préfiltre s'impose. Bingo : c'est bouché. Il y a une saleté qui s'est coincée dans l'admission.


On aurait pu réparer en une demi-heure. C'est ralant. L'avantage c'est que le temps passe plus vite en bricolant.


Nous mouillons dans l'anse de la Revallata vers 9 heures du matin. Il fait beau, il y a deux bateaux à l'ancre et nous allons faire une petite sieste avant de nettoyer, rebrancher, réviser, bricoler...

mardi 23 mai 2023

Villefranche, Beaulieu et Saint Jean Cap Ferrat

Les trois communes riveraines de la baie de Villefranche permettent des balades sympas. Enfin, on relativise un peu.

Beaulieu, c'est pour les courses, à la rigueur boire un café dans le centre, éviter le quartier du port sans autre intérêt que se frotter encore aux différences de classes.
Une des villas coincées entre les immeubles à Beaulieu 

Villefranche, c'est un port vivant encore avec de la plaisance et des chantiers navals actifs. Villefranche, c'est l'histoire avec la vieille ville aux accents italiens et l'affluence contemporaine.
Quelques vues du port

Saint Jean, niché sur sa presqu'île, c'est une autre histoire plus récente, moins laborieuse. En témoignent les villas  les propriétés à l'aise dans un espace qu'on n'imagine pas de loin. Et ce n'est oas limité aux temps passés. A Villefranche, les nantis organisent toujours l'entre soi.
J'aime cette  rue devenue avenue et affublée  d'une Bellevue qu'on pourrait chercher entre les murs d'enceintes.
Rien à reprocher au paysage, ici le chemin côtier.
Tiens, une rue avec un espace pour les piétons, c'est rare.
Il est difficile de se rendre compte de l'espace accaparé. Les indices les plus flagrants sont les panneaux de déclaration publique de travaux, on refait des ouvertures, on réaménage une piscine, on crée un sous sol, les superficies des propriétés indiquées sont parfois étonnantes.

Traverser ?


Le temps semble s'être remis au beau pour quelques jours alors on regarde les prévisions météo et on se demande que faire .
Aller vers San Rémo : 24 milles soit 5 ou 6 heures, du moteur et peut-être du vent de face à la fin mais une ville qu'on aime bien, on y ferait les courses et la lessive si on y restait deux jours.
Mais si on reste à San Rémo pour une traversée vers la Corse les jours prochains, on pourrait avoir des vents de face vers le Cap Corse ce qui pourrait nous dérouter vers Calvi. Or, la distance à Calvi est à peu près la même depuis Villefranche ou San Rémo.


Traverser : on aurait du vent de côté durant la journée, ce qui est plutôt favorable et évite d'utiliser le moteur, mais il subsisterait de la houle et la mer serait encore un peu levée, ce qui manquerait de confort, d'autant qu'une météo prévoit des vents un peu soutenus.


Dans les deux cas, nous sommes en pleine saison de la pêche au thon. Les immenses filets qui piègent les poissons ne sont pas simples à gérer, savoir où ils sont, comment les contourner, ne pas s'empêtrer dedans. Ils peuvent nous allonger la route d'une dizaine de milles et nous donner des sueurs froides. De plus, nous sommes au moment où les nuits sont sombres, entre la nouvelle lune et le premier quartier, un moment idéal pour la pêche. Il semble que la pleine lune permette aux thons de distinguer les filets et les pêcheurs resteraient donc à la maison, et nous préférons traverser quand les nuits sont claires.
Donc, la décision de traverser ou pas dépend aussi d'éléments subjectifs comme notre envie, notre courage, la suite qu'on imagine.

vendredi 19 mai 2023

Et maintenant il pleut


La baie de Villefranche sous la pluie, sous un temps uniformément gris, avec un peu de houle comme d'habitude ici, et des bateaux à l'ancre qui patientent... Dont un qui est vraiment très proche, bien grand, 50 pieds soit une petite quinzaine de mètres.


Cela dit, le voisinage ne risque pas de passer son temps dans le cockpit ou sur le pont avec le temps qu'il fait.


Aujourd'hui, le panneau solaire aura du mal.