mercredi 24 mai 2023

Traversée ? Traverser


Allez, ce matin, c'est décidé, on doit choisir : San Rémo ou la Corse ? Et on choisit de traverser vers Calvi ou Galéria, c'est selon les conditions qu'on rencontrera.

N. avec les dauphins 

Départ après le petit déjeuner sans trop se presser. La route au 136 devrait nous faire rouler aujourd'hui sur une houle de travers qui se calmerait en soirée. Un peu de vent, de travers aussi, devrait nous permettre quelques heures à la voile, et puis, à la nuit, ce serait calme et moteur.


Effectivement, on roule un peu mais le pilote automatique tient le cap. Le vent annoncé est plus mou que prévu, le moteur tourne aidé par les voiles. 4,5 à 5 noeuds, parfois plus, c'est parfait pour les trois groupes de dauphins qui passeront pour jouer à l'étrave pendant la journée. Une bonne demi-heure de spectacle offerte par la dizaine de membres de la première troupe. Des dauphins bleus et blancs qu'on ne se lasse pas d'admirer.


Trois oiseaux viennent se réfugier sur le bateau. Ils s'accrochent comme ils peuvent puis s'enhardissent jusqu'à s'approcher et même monter sur mes genoux. L'un d'eux accepte une soucoupe d'eau. Et puis ils vont repartir vers ailleurs. Nous sommes en pleine mer et imaginons difficilement leur périple.


Le vent tombe, le moteur nous emmène vers le sud-est à la nuit tombée. La nuit. On n'y voit pas grand chose avec un premier quartier pas encore au top et un ciel un peu nuageux. C'est difficile de s'endormir : un poil de tension et puis le bruit de la machine, et la surveillance.
Un cargo fait une route de collision.On ralentit pour le laisser passer. Ca ne suffit pas et on se détourne. C'est à ce moment que le moteur s'arrête. Cette fois, il n'est plus question d'essayer de dormir mais de chercher la panne.


La pompe à gasoil, un modèle chinois, est brûlante. C'est peut-être elle qui est en cause ? On élimine d'emblée l'hypothèse des filtres qui ne paraissent pas sales et parce que nous avons passé du temps et de l'argent à nettoyer le réservoir et mettre du gasoil propre.

Après une purge, le moteur repart. On le laisse tourner doucement. Ca tient... Un moment.


Puis c'est la panne franche. Purger plusieurs, fois, martyriser le démarreur, rien n'y fait, on commence à envisager la suite uniquement à la voile. Un petit souffle de sud s'est levé et nous permet d'avancer doucement à 2,5 ou 3 noeuds par moments. Pendant que N. navigue et guette les cargos que nous ne pourrons de toutes manières pas éviter (il y en a un qui passe beaucoup trop près à son goût), je perds mon temps en mécanique. L'installation d'une pompe de remplacement ne change rien.


En désespoir de cause, je court-circuite les filtes, installe un bidon de gasoil et purge un dernier coup et ça marche ! Ce qui tombe bien parce que le vent est passé de face, toujours faible mais pas coopératif du tout. Nous terminons la traversée à un allure réduite pour ne rien risquer et décidons d'aller du côté de Calvi pour pouvoir nous fournir éventuellement en pièces détachées.

Il y a quelques zigs et zags, la vraie navigation à la voile c'est comme ça 

Un démontage du préfiltre s'impose. Bingo : c'est bouché. Il y a une saleté qui s'est coincée dans l'admission.


On aurait pu réparer en une demi-heure. C'est ralant. L'avantage c'est que le temps passe plus vite en bricolant.


Nous mouillons dans l'anse de la Revallata vers 9 heures du matin. Il fait beau, il y a deux bateaux à l'ancre et nous allons faire une petite sieste avant de nettoyer, rebrancher, réviser, bricoler...

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